Irak : un journaliste menacé de mort pour avoir révélé une affaire de corruption
Un journaliste de l’agence de presse Badhdad Today a reçu des menaces de mort après avoir publié des révélations sur une affaire de corruption impliquant un parti politique. Reporters sans frontières (RSF) condamne ces tentatives d'intimidation et demande aux autorités irakiennes d'assurer la protection des journalistes menacés.
Dimanche 26 mai, le directeur de l’agence de presse Baghdad Today, Nabil Jassim, a rapporté avoir été menacé de mort par téléphone s’il divulguait ce qu’il décrit comme “le plus important dossier de corruption” en Irak. Un article publié sur le site de l’agence révèle également le numéro à partir duquel les appels ont été émis.
Nabil Jassim, journaliste très influent en Irak et suivi par près de 300 000 personnes sur Facebook, indique avoir reçu ces appels après la mise en ligne d’un document de la banque centrale d’Irak qui atteste de faits de corruptions impliquant des membres d’un parti politique.
L’Union nationale des journalistes irakiens, qui s’est dit “inquiète” de ces menaces, a demandé au ministère de l’Intérieur de les prendre au sérieux et d’assurer la protection de Nabil Jassim. De leur côté, le premier ministre et le ministère de l’Intérieur ont reçu une lettre à ce sujet, remise par un membre du gouvernement.
“Il est inacceptable que les journalistes reçoivent de telles menaces pour des enquêtes d’intérêt public, réagit le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). Les autorités irakiennes doivent garantir la sécurité de Nabil Jassim et trouver les responsables de ces menaces”.
Malgré les menaces reçues, Nabil Jassim a confirmé l’intention de l'agence de continuer à publier les faits liés à ce dossier.
Cette année, l’Irak est 156e au Classement mondial de la liberté de la presse.