Interdiction du badge des sportifs : le CNOSF maintient le cap
Organisation :
Reporters sans frontières prend acte des déclarations de Henri Sérandour, président du CNOSF, et de David Douillet, président du CAHN (Comité des athlètes), tenues lors d'une conférence de presse à la Maison du sport, le 15 avril 2008.
"Ce badge était un badge franco-français, mais s'il y a une action à Pékin, il faut qu'elle soit acceptée par tout le monde", ont avancé de concert Henri Sérandour et David Douillet. Ils ont rappelé avoir formulé, dès le 4 avril, le souhait de voir le message sur les droits de l'homme s'internationaliser, et ce dans le respect de la Charte olympique.
"C'est toute une négociation qui est en cours avec Sergeï Boubka (président de la Commission des athlètes du CIO) et le président du CIO, Jacques Rogge", a ajouté David Douillet, avant d'annoncer le soutien du président de la République, Nicolas Sarkozy, à cette "démarche des athlètes français".
"Je n'ai pas retourné ma veste", a ponctué le président du CNOSF. "Je suis encore dans la démarche avec les athlètes".
-------------
15.04.2008 - Henri Sérandour capitule sur le badge "Pour un monde meilleur"
Reporters sans frontières est consternée par la décision du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) d'interdire aux sportifs français de porter le badge "Pour un monde meilleur" lors des Jeux olympiques de Pékin.
"La ligne dure du CIO a visiblement obligé le président du CNOSF, Henri Sérandour, à trancher dans le mauvais sens. C'est une capitulation en rase campagne, sacrifiant la liberté d'expression des athlètes au profit des exigences des organisateurs chinois. Le message choisi par les athlètes français était tiré de la Charte olympique. Pourquoi le CIO et le CNOSF préfèrent-ils la virulente campagne nationaliste et anti-occidentale ayant cours en Chine au message pacifique et universaliste des sportifs français ? C'est un camouflet sévère pour Henri Sérandour et Bernard Laporte", a affirmé l'organisation.
Reporters sans frontières appelle les sportifs à ne pas se plier aux ordres des autorités de Pékin et à apporter avec eux à Pékin des badges réalisés par l'organisation, sur lesquels est écrit le mot "Liberté" en idéogramme chinois. Reporters sans frontières a créé une série de cinq badges aux couleurs des anneaux olympiques destinés aux sportifs, journalistes et au public qui se rendra à Pékin.
Le 14 avril, lors d'une émission sur la chaîne française L'Equipe TV, le président du CNOSF, Henri Sérandour, a affirmé : "On ne peut pas mettre un badge pour la cause d'un tel, un badge pour une autre cause. On va respecter la Charte qui est : 'aucune manifestation tangible de quoi que ce soit pendant les manifestations sportives et pendant le défilé des cérémonies d'ouverture et de clôture.' "
Pourtant, avec l'accord du CNOSF et le soutien du secrétaire d'État aux Sports, Bernard Laporte, les athlètes français avaient élaboré, début avril, un badge représentant des anneaux olympiques au-dessus desquels était inscrit le mot France et le slogan "Pour un monde meilleur" qu'ils avaient prévu de porter lors des Jeux olympiques de Pékin du 8 au 24 août 2008 afin de montrer leur attachement aux droits de l'homme.
Depuis Pékin, Jacques Rogge, le président du Comité international olympique (CIO), avait déjà refusé l'idée d'un badge français, précisant qu'il avait promis à la Chine que les athlètes ne s'exprimeraient pas lors des Jeux olympiques.
Dans le premier chapitre de la Charte olympique, il est écrit : "Le but du Mouvement olympique est de contribuer à la construction d'un monde meilleur et pacifique en éduquant la jeunesse par le biais d'une pratique sportive en accord avec l'Olympisme et ses valeurs."
Dans son article 51-3, la Charte olympique interdit toute démonstration ou propagande politique, religieuse ou raciale sur un lieu, site ou autre emplacement olympique.
Publié le
Updated on
20.01.2016