Inde : exécution d’un journaliste qui enquêtait sur les mafias locales
Subhash Kumar Mahto, un reporter de 26 ans connu pour ses enquêtes sur les mafias locales, a été froidement exécuté d’une balle dans la tête dans la soirée du 20 mai. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à diligenter une enquête indépendante pour traduire au plus vite ses assassins devant la justice.
Alors qu’il rentrait d’un mariage, Subhash Kumar Mahto a été exécuté d’une balle dans la tête, tirée à bout portant. Le journaliste de 26 ans, connu pour ses enquêtes sur les mafias locales, a été déclaré mort à l’arrivée à l’hôpital dans la soirée du vendredi 20 mai, dans le village de Sankhu, situé dans l’État du Bihar, au nord-est du pays. Pigiste pour des quotidiens en hindi, collaborateur d’une chaîne de télévision locale, et très actif sur la plateforme indienne de partage d’actualités locales Public App, Subhash Kumar Mahto avait notamment enquêté sur les mafias du sable et de contrebande d'alcool.
D’après son père, six mois mois auparavant, le journaliste avait alerté la police après avoir reçu des menaces de mort. Sous prétexte que Subhash Kumar Mahto avait apporté son soutien à un candidat aux élections locales, la police locale a écarté, avant même d’enquêter, l’hypothèse selon laquelle il aurait été tué en raison de son travail de journaliste.
« Nous sommes horrifiés par cette froide exécution et appelons les autorités indiennes à diligenter une enquête indépendante pour que les assassins de Subhash Kumar Mahto soient traduits le plus vite possible devant la justice, déclare la porte-parole de RSF, Pauline Adès-Mevel. Compte tenu des reportages que le journaliste avait réalisés, qui mettaient en cause les mafias locales, il est crucial que l’enquête reste ouverte à la piste professionnelle jusqu’à preuve du contraire. »
L’Inde est un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, avec trois à quatre d’entre eux tués pour leur travail chaque année. Subhash Kumar Mahto est le deuxième reporter tué depuis le début de l’année. Avant lui, le photojournaliste Rohit Kumar Biswal avait été tué par une mine artisanale le 5 février dernier, au sud de Calcutta, dans l’est du pays, alors qu’il effectuait un reportage.