Hong Kong : RSF et une coalition d’ONG exhortent le Congrès américain à imposer des sanctions aux individus impliqués dans les raids contre Apple Daily
Reporters sans frontières (RSF) et neuf autres ONG ont envoyé le 28 septembre une lettre commune au Congrès des États-Unis pour l’exhorter à imposer des sanctions aux individus et aux officiels du régime chinois impliqués, à Hong Kong, dans les raids contre le quotidien Apple Daily et dans sa fermeture.
“L’année dernière, la faible réaction internationale à la fermeture sous la contrainte d’Apple Daily envoie le message clair que le régime chinois n’aura pas à répondre de ses crimes. Elle passe pour un encouragement tacite de la politique répressive et autoritaire de Pékin”, déclare le directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle le Congrès des États-Unis “à faire montre de leur désapprobation d’une manière qui impacte véritablement le régime, et à imposer des sanctions sur les individus et les officiels du régime chinois qui, à Hong Kong, ont participé aux raids contre le média et à sa fermeture”.
Dans une lettre commune du 28 septembre (voir la version intégrale ci-dessous), RSF et neuf autres ONG, dont la Human Rights Foundation (HRF) et le Comité pour la liberté à Hong Kong (Committee for Freedom in Hong Kong, CFHK), exhorte le Congrès des États-Unis à sanctionner des individus identifiés comme ayant participé aux raids contre le principal quotidien d’opposition en langue chinoise de Hong Kong, Apple Daily. Ainsi ont-ils “gravement porté atteinte aux institutions démocratiques et provoqué une répression à grande échelle des droits humains à Hong Kong, et doivent rendre des comptes aux États-Unis”.
Le 24 juin 2021, Apple Daily, le principal quotidien d’opposition en langue chinoise de Hong Kong, a été contraint de fermer après que la police a débarqué dans ses locaux et que le gouvernement a gelé les actifs de sa société mère. Actuellement, sept membres de l’ancienne équipe éditoriale, dont son fondateur, Jimmy Lai, se trouvent toujours derrière les barreaux et risquent la prison à vie.
Six mois après la fermeture d’Apple Daily, le régime chinois a également utilisé la loi sur la sécurité nationale comme prétexte pour fermer le site d’information en langue chinoise Stand News, alors que le climat de peur régnant parmi les journalistes à Hong Kong poussait au moins cinq médias plus modestes à cesser leur activité.
Dans un rapport intitulé Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine et publié l’année dernière, RSF révélait le système de censure et de contrôle de l’information mis en place par le régime chinois, ainsi que la menace globale planant sur la liberté de la presse et la démocratie.
Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a dégringolé de la 80e, en 2021, à la 148e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022, ce qui représente la plus importante chute au classement de l’année. La Chine occupe le 175e rang sur les 180 pays et territoires évalués.