Honduras : le journaliste Félix Molina échappe miraculeusement à une tentative d’assassinat
Reporters sans frontières (RSF) condamne la tentative d’assassinat du journaliste hondurien Félix Molina, le 2 mai 2016 à Tegucigalpa, capitale du Honduras. L’organisation exhorte les autorités locales à identifier les responsables de ces attaques et à assurer efficacement la protection des journalistes.
Le journaliste Félix Molina, directeur de l'organisation Alter Eco, ancien animateur du programme Resistencia, diffusé sur les radios d'opposition Radio Globo et Radio Progreso- très populaires dans le pays- et actuel animateur de l'émission Comunitarios pour RDS-Radio, a été victime d’une tentative d’assassinat le lundi 2 mai 2016, veille de la journée mondiale pour la liberté de la presse.
Molina a échappé une première fois à un homme et une femme qui l'ont menacé alors qu’il se déplaçait en taxi. Quelques heures plus tard, dans un autre taxi, deux autres individus sont finalement parvenus à ouvrir le feu sur le reporter, qui a eu le temps de s'abriter derrière le siège du véhicule mais a reçu plusieurs balles dans les jambes. Actuellement à l'hôpital, son pronostic vital n’est heureusement plus engagé.
Depuis le coup d'état de 2009, les émissions de Félix Molina sont très suivies au Honduras. Il y critique régulièrement les agissements du gouvernement, ce qui lui a déjà valu de recevoir de nombreuses menaces de mort. Il venait de souligner les liens entre des élus honduriens et l’assassinat de la militante Berta Cáceres, le 3 mars dernier, qui avait bouleversé le pays et la communauté internationale.
“Reporters sans frontières condamne cette lâche tentative d’assassinat contre Félix Molina, et exhorte les autorités à identifier au plus vite les commanditaires et les auteurs de ces actes, a déclaré Emmanuel Colombié, responsable du Bureau Amérique Latine de RSF. La loi sur la protection des journalistes, votée il y a un an, doit être appliquée immédiatement pour stopper la spirale de violence qui frappe le pays et les journalistes depuis de trop nombreuses années.”
Le Honduras est le second pays le plus meurtrier d’Amérique latine pour la profession après le Mexique. En 2015, sept journalistes y ont été assassiné. Le Honduras se classe 137ème sur 180 pays dans le Classement mondial 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.