Guatemala : RSF salue l’annulation de la condamnation du journaliste Jose Rubén Zamora, mais appelle à sa libération

Une cour d’appel guatémaltèque a annulé la peine d’emprisonnement de six ans prononcée en juin dernier pour des accusations de blanchiment d’argent montées de toutes pièces contre le journaliste et fondateur du journal elPeriodico, Jose Rubén Zamora. La cour a ordonné la tenue d’un nouveau procès, tout en imposant à Jose Rubén Zamora de rester en détention. Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent que celui-ci, déjà sous les verrous depuis plus d’un an, soit libéré sans délai.

Le 13 octobre dernier, la deuxième chambre de la cour d’appel du Guatemala a annulé la condamnation prononcée en juin contre le journaliste et fondateur du journal elPeriodico Jose Rubén Zamora. Derrière les barreaux depuis le 29 juillet 2022, celui-ci a été condamné le 14 juin 2023 à six ans de prison pour une accusation de blanchiment d’argent montée de toutes pièces, et reposant uniquement sur l’absence de justification de l’origine d’un transfert destiné à maintenir elPeriodico à flots.

La cour a ordonné le renvoi de l’affaire à une date qui reste à déterminer. Jose Rubén Zamora, également accusé d’usage de faux, doit rester en détention entre-temps.

“RSF salue la décision de la cour d’annuler une condamnation injuste, qui a fait suite à un procès entaché d’irrégularités, dans une affaire destinée à persécuter l’un des plus grands emblèmes de la liberté de la presse du pays. La décision donne l’espoir d’un procès équitable et, par là, d’un acquittement total. Il est vital que Jose Rubén Zamora, déjà détenu depuis plus d’un an, soit libéré et puisse attendre ce nouveau procès en homme libre.

Artur Romeu
Directeur du bureau Amérique latine de RSF

La décision a été prise à la suite d’un appel déposé par le bureau du procureur général national, pour vice de forme dans l’affaire contre Jose Rubén Zamora.

Lors d’une mission conjointe dans le pays en mai dernier, des représentants de Reporters sans frontières (RSF) ont pu rendre visite au journaliste en prison, où il a rapporté avoir été victime de mauvais traitements. RSF a également observé d’autres exemples de harcèlement judiciaire visant des journalistes enquêtant sur des cas de corruption ou couvrant simplement les procès de personnes proches du pouvoir. La criminalisation du journalisme au Guatemala à considérablement augmenté ces dernières années.

RSF poursuit sa campagne pour la libération de Jose Rubén Zamora en tant que priorité mondiale, et remettra au président nouvellement élu, Bernardo Arévalo, après son investiture en janvier, une pétition internationale appelant à libérer le journaliste et à mettre un terme à la criminalisation du journalisme au Guatemala.

Le Guatemala occupe la 127e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023. 

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