#FreeAlsu : RSF lance une pétition demandant aux États-Unis de déclarer la journaliste Alsu Kurmasheva “injustement détenue”
Alsu Kurmasheva, journaliste de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) basée à Prague, est détenue en Russie depuis le 18 octobre 2023. Possédant la double nationalité américaine et russe, elle a été arrêtée pour avoir omis de s'enregistrer en tant qu'“agent de l’étranger” alors qu'elle rendait visite à sa mère. En fait, elle a été prise pour cible en raison de ses activités journalistiques. Reporters sans frontières (RSF) a lancé une pétition urgente demandant au département d'État américain de qualifier Alsu Kurmasheva comme étant “injustement détenue”, ce qui permettrait de mobiliser toutes les ressources du gouvernement pour obtenir sa libération.
Mise à jour : Le 19 juillet, à l'issue d'un procès rapide mené dans le plus grand secret, Alsu Kurmasheva a été condamnée à six ans et demi de prison pour avoir diffusé de “fausses informations” sur l'armée russe. Le même jour, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich a été condamné à 16 ans de prison pour “espionnage” ; cependant, de manière inexplicable, la nouvelle de la condamnation d'Alsu Kurmasheva n'a été révélée que le 22 juillet. Ces développements inquiétants renforcent encore le besoin urgent d'efforts accrus de la part du gouvernement américain pour la libération d’Alsu Kurmasheva.
"Nous sommes extrêmement inquiets pour Alsu Kurmasheva, qui est détenue arbitrairement en Russie depuis plus de neuf mois. Alors que le Kremlin poursuit ses pratiques inacceptables de prise en otage de journalistes étrangers, il est temps que le gouvernement américain agisse et défende de manière claire et cohérente les intérêts de ses propres citoyens. Alsu Kurmasheva a été prise pour cible en tant que journaliste américaine et mérite le soutien total de son gouvernement. Nous demandons au département d'État de la déclarer immédiatement comme étant “injustement détenue”, et de redoubler d'efforts pour qu’Alsu Kurmasheva rentre chez elle sans plus tarder.
La détention d'Alsu Kurmasheva illustre la tendance récente du Kremlin à prendre en otage des journalistes internationaux, en parallèle de sa répression implacable des médias nationaux. Si elle est reconnue coupable des crimes dont elle est accusée, la journaliste pourrait passer jusqu'à 15 ans en prison.
Le gouvernement russe n'a pas permis à Alsu Kurmasheva de parler à son mari ni à ses deux filles depuis plus de neuf mois et, malgré les demandes répétées du gouvernement américain, elle s'est vu refuser l'accès aux services consulaires, ce qui est pourtant son droit en tant que citoyenne américaine.
"Nous avons besoin que cette affaire soit portée à un niveau supérieur afin qu'Alsu se sente soutenue par le gouvernement et que mes enfants – futurs électeurs – comprennent également qu'ils ont le soutien du gouvernement. Même si nous comprenons que cette qualification ne suffira pas à la ramener, il est essentiel d'utiliser toute la force du gouvernement américain pour ramener Alsu à la maison.
RSF s'inquiète de l'aggravation de l'état de santé d’Alsu Kurmasheva et du risque accru d'un verdict de culpabilité et d'une longue peine de prison si sa sécurité n'est pas considérée comme une priorité par les États-Unis.
Le département d'État américain a, en revanche, désigné le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich comme étant “injustement détenu” quelques jours seulement après son arrestation pour espionnage en mars 2023. Evan Gershkovich est actuellement jugé pour espionnage et risque jusqu'à 20 ans de prison.
La Russie est classée 162e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF.