Du 24 au 28 mai 2007, Reporters sans frontières s'est rendue au Venezuela à l'occasion de la fermeture de Radio Caracas Televisión (RCTV), la chaîne la plus populaire du pays. L'organisation rend aujourd'hui public le rapport d'enquête qui fait suite à cette mission.
Le 27 mai 2007 à minuit, Radio Caracas Televisión (RCTV), la chaîne la plus regardée du Venezuela, a cessé d'émettre après cinquante-trois ans d'existence. Cinq mois plus tôt, le président Hugo Chávez avait annoncé que la licence de diffusion du média, accusé d'avoir soutenu le putsch qui l'avait brièvement écarté du pouvoir en avril 2002, ne serait pas renouvelée.
Bien plus qu'une simple mesure administrative, la fermeture de RCTV, presque unanimement dénoncée par la communauté internationale, constitue un acte politique inédit sur le continent américain. Elle relève d'une véritable mainmise sur les médias audiovisuels, qui elle-même s'inscrit dans une vaste prise de contrôle de l'espace public par le pouvoir.
Du 24 au 28 mai 2007, Reporters sans frontières s'est rendue au Venezuela afin d'évaluer les conséquences de cet événement sur la liberté d'information et d'expression dans le pays. L'organisation s'est entretenue avec des patrons de presse, des journalistes, des représentants d'ONG et des analystes politiques. Elle a également assisté au dernier jour d'antenne de RCTV, au siège même de la chaîne.
Reporters sans frontières présente aujourd'hui le résultat de cette mission. D'où il ressort, notamment, que la fermeture de RCTV et la récupération de son canal hertzien au profit de la nouvelle chaîne publique Televisora Venezolana social (Tves) ont été décidées en dehors de toute procédure judiciaire régulière, et au mépris de la jurisprudence de l'Organisation des États américains (OEA), à laquelle le Venezuela est lié en tant qu'État membre.
Reporters sans frontières compte saisir de cette affaire le Conseil des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies, le Conseil de l'Europe et la Commission interaméricaine des droits de l'homme.