Encore un journaliste assassiné dans l’État du Michoacán
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Hugo Alfredo Olivera Cartas, 27 ans, éditeur du quotidien El día de Michoacán, directeur de l’agence de presse ADN et correspondant de La voz de Michoacán a été retrouvé assassiné dans la matinée du mardi 6 juillet, dans l’État du Michoacán. Nous déplorons ce meurtre qui porte à huit (peut-être neuf ), le nombre de professionnels des médias assassinés au Mexique depuis le début de l’année 2010.
Selon les informations rapportées par la presse, Hugo Alfredo Olivera Cartas aurait reçu un appel téléphonique la veille lui notifiant de se rendre sur les lieux d’un accident afin d’obtenir plus d’informations. Dans la nuit du lundi, le journaliste a été porté disparu jusqu’à ce que son corps soit retrouvé sans vie, le mardi à 3h du matin, dans sa camionnette, assassiné de trois balles dans la tête. Quelques heures après les faits, le bureau du procureur général de justice de l’État du Michoacán a été informé que les locaux du journal El día de Michoacán avait été cambriolés et que les disques durs contenant toutes les données du journal avaient été volés.
Hugo Alfredo Olivera Cartas, spécialiste des faits divers dans la région de Apatzingán depuis maintenant deux ans, était également correspondant pour l’agence Quadratín. Marié et père de deux enfants de cinq ans et cinq mois, il aurait appelé son épouse, peu après avoir quitté les locaux de son journal, lui spécifiant de bien ‘‘prendre soin de leurs enfants’’.
Bien que le mobile du crime reste à déterminer, de fortes raisons portent à croire que cet assassinat est lié à son travail de journaliste. Selon des informations rapportées par la presse, Leonel Godoy Rangel, gouverneur de l’État du Michoacán, a reconnu que le modus operandi s’apparentait à celui du crime organisé. Quelques mois plus tôt, en février 2010, le journaliste avait porté plainte devant la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) pour avoir été agressé par des agents de la police fédérale alors qu’il couvrait une affaire de meurtre.
Ce nouvel assassinat vient confirmer nos inquiétudes quant aux menaces toujours plus violentes touchant les journalistes aux Mexique. La Commission nationale des droits de l’homme a annoncé qu’elle porterait plainte afin de pouvoir suivre de près cette affaire, à une époque où les atteintes à la liberté d’expression dans le pays ont atteint leur paroxysme et où l’impunité ne s’atténue pas.
Cette triste affaire porte à 65 le nombre de professionnels des médias ayant perdu la vie au Mexique depuis 2000 et à onze portés disparus depuis 2003.
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Updated on
20.01.2016