Egypte : libération conditionnelle du journaliste d’Al Jazeera Mahmoud Hussein Gomaa
Après deux ans et demi de détention arbitraire, la justice égyptienne a finalement décidé de libérer le journaliste Mahmoud Hussein Gomaa sous certaines conditions. Reporters sans frontières (RSF) condamne le maintien de ce contrôle judiciaire et réclame la fin de ces procédures abusives.
La nouvelle a été annoncée par sa fille sur les réseaux sociaux : la justice a officiellement décidé la libération de Mahmoud Hussein Gomaa mais celle-ci n’est pas encore effective et aucune date n’a été précisée. De plus, elle s’accompagnera de “mesures de précautions”. Selon des informations recueillies par RSF, le journaliste devra se rendre au commissariat deux fois par semaine pour une durée de trois heures. De telles mesures ont également été imposées au journaliste Hisham Gaafar afin qu’il rende compte de ses activités à la police.
“Il s’agit d’une demi-victoire pour Mohamed Hussein Gomaa et nous restons mobilisés pour sa libération inconditionnelle, déclare le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). Les autorités égyptiennes doivent cesser d’astreindre les journalistes à de telles mesures qui les empêchent de jouir pleinement de leur libération.”
Mahmoud Hussein Gomaa, journaliste pour Al Jazeera, basé au Qatar, a été arrêté le 23 décembre 2016 par les autorités alors qu’il rentrait en Egypte pour voir sa famille. Il fait partie des nombreux journalistes, activistes et avocats mis en cause en 2018 dans “l’affaire 441”, plus connue sous le nom de “cellules médiatiques des Frères musulmans”. Tous font face à diverses accusations liées à la lutte contre le terrorisme, telles que “appartenance ou soutien à un groupe terroriste” et “diffusion de fausses nouvelles”.
L’Egypte occupe la 163e place sur un total de 180 pays au Classement 2019 de la liberté de la presse, établi par RSF.