Dododjon Atovulloev autorisé à regagner l’Allemagne
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Reporters sans frontières est soulagée d’apprendre que le célèbre journaliste et opposant tadjik Dododjon Atovulloev a été autorisé à quitter l’aéroport de Tbilissi, où il était retenu depuis le 20 août 2013 à l’aube, pour rejoindre l’Allemagne, où il jouit du statut de réfugié politique (voir ci-dessous).
Le ministère géorgien de l’Intérieur a précisé que le journaliste n’avait pas été retenu par la police, mais par les garde-frontières, à la demande d’Interpol. Reporters sans frontières est satisfaite que Dododjon Atovulloev n’ait pas été extradé vers le Tadjikistan, où il fait l’objet de persécutions politiques.
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20.08.2013 - Dododjon Atovulloev de nouveau victime de l’acharnement du régime de Douchanbé
Reporters sans frontières demande aux autorités géorgiennes de remettre en liberté au plus vite le célèbre journaliste et opposant tadjik, Dododjon Atovulloev. Ce dernier a été interpellé à l’aéroport de Tbilissi (capitale) peu après son atterrissage sur place, vers 3h40 le 20 août 2013. D’après le journaliste, la police géorgienne aurait agi sur le fondement d’un mandat d’arrêt délivré par Interpol.
« En aucun cas Dododjon Atovulloev ne doit être remis aux autorités tadjikes. Rappelons que l’Allemagne lui a reconnu le statut de réfugié politique. Un retour forcé dans son pays constituerait une violation de la convention internationale sur le droit des réfugiés. Depuis des années, le régime tadjik cherche par tous les moyens à mettre la main sur le journaliste. Le mandat d’arrêt apparemment transmis à Interpol par Douchanbé n’est rien d’autre que leur dernière trouvaille », a déclaré Reporters sans frontières.
Opposant politique de premier plan, Dodojon Atovulloev est aussi le fondateur et rédacteur en chef du mensuel tadjik Tcharogui Ruz (« Lumière du jour »). Premier titre privé au moment de l’indépendance du Tadjikistan, il s’est fait connaître pour ses dures critiques à l’égard du pouvoir du président Emomali Rakhmon. Menacé de mort et objet de nombreuses poursuites judiciaires, le journaliste a été contraint de quitter son pays en 1993.
Les opposants en exil font l’objet d’un regain de pression à l’approche de l’élection présidentielle tadjike, prévue en novembre 2013 : quelques mois après l’interpellation à Doubaï d’Umarali Quvvatov, en décembre 2012, l’ancien Premier ministre Abdumalik Abdullajanov a été arrêté à Kiev en février. Dodojon Atovulloev, qui a survécu à une tentative d’assassinat à Moscou en janvier 2012, anime désormais une émission hebdomadaire sur la chaîne indépendante centrasiatique K+, programme qui a encore accru sa notoriété au Tadjikistan. En juillet 2013, le journaliste s’est vu interdire l’entrée sur le territoire russe, où est basée la rédaction de Tcharogui Ruz. La presse s’est récemment fait l’écho de pressions sur sa mère de 83 ans, visant à faire rentrer Dododjon Atovulloev au Tadjikistan.
« Mon émission sur K+ gêne considérablement le pouvoir du président Rakhmon, a souligné le journaliste, dans un entretien téléphonique avec Reporters sans frontières. Je me trouve pour l’instant à l’aéroport, je suis bien traité. Je n’ai pas à me plaindre de la police géorgienne, a-t-il précisé, elle n’a fait que son devoir au regard de l’appartenance de la Géorgie à Interpol. »
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20.01.2016