Djibouti : les deux journalistes arrêtés ont été libérés
Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la libération de deux journalistes djiboutiens, dont l’un est aussi le correspondant de l’organisation. RSF demande aux autorités de mettre fin à ces pratiques intimidantes visant les rares journalistes qui tentent encore de produire des informations de manière indépendante dans leur pays.
Mohamed Ibrahim Wais, correspondant de La Voix de Djibouti (LVD) et de RSF, a été libéré en début d’après-midi ce mercredi 10 juin a confirmé son avocat, joint par notre organisation. La police qui le détenait depuis dimanche 7 juin ne lui a pas restitué son ordinateur portable. Le journaliste avait été arrêté alors qu’il tentait d’obtenir de nouvelles informations sur l’affaire du lieutenant Fouad Youssouf Ali. Cet ancien pilote de l’armée de l’air djiboutienne qui a fait désertion a publié plusieurs vidéos pour critiquer le régime d'Ismaïl Omar Guelleh et les conditions de détention dont il fait l’objet. Kassim Nouh Abar, un autre correspondant de LVD qui avait couvert cette actualité avait été libéré dès le lundi 8 juin, après avoir été arrêté trois jours plus tôt à la sortie de son domicile.
RSF avait mobilisé son réseau et entrepris plusieurs démarches pour plaider la libération de ces journalistes.
“La libération de ces deux journalistes qui n’avaient fait que couvrir un sujet incontournable dans leur pays est un soulagement, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Aussi brûlante soit-elle, l’actualité à Djibouti ne justifie pas les arrestations des rares journalistes qui tentent encore de faire parvenir des informations de manière indépendante sur ce qu’il se passe dans ce pays. Nous demandons aux autorités de mettre fin à ces arrestations répétées qui relèvent de l’intimidation.”
Djibouti, 176e sur 180 pays, a perdu trois places au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF en 2020.