Devant l’ONU, RSF appelle à la libération de tous les journalistes détenus en Chine
Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à libérer tous les journalistes et les défenseurs de la liberté de la presse qu'il détient, et à mettre fin à sa politique de censure et de contrôle de l’information. Ce sont les recommandations que l’organisation a aussi déposées au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Le 18 juillet 2023, RSF a soumis ses recommandations au Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève, qui effectuera, au début de l'année prochaine, son quatrième examen périodique universel (EPU) des performances de la République populaire de Chine (RPC) en matière de droits de l'homme.
"Malgré ses engagements pris devant les membres de l’ONU en 2018, le régime chinois bafoue quotidiennement le droit du public à l'information et réprime avec une violence extrême l’exercice du journalisme indépendant. La communauté internationale doit saisir l’opportunité de cet examen pour mettre le régime face à ses contradictions et accroître sa pression pour que Pékin mette un terme à sa politique de censure et de contrôle de l’information et libère immédiatement l’ensemble des journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus.
Sur le papier, la Constitution chinoise consacre “la liberté d'expression [et] de la presse”. En 2018, après son dernier examen périodique universel, qui consiste à passer en revue les réalisations de l’ensemble des États membres de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme, le régime s’était engagé à "protéger et garantir" ces droits. Mais la situation dans le pays a continué à se dégrader : dans une évaluation à mi-parcours publiée en décembre 2021, RSF et une coalition d'ONG dénonçaient l'hypocrisie du régime et soulignaient le décalage alarmant entre ses engagements pris et son bilan effectif.
Depuis son accession au pouvoir, en 2012, le dirigeant chinois Xi Jinping mène une croisade d’une ampleur inédite contre le journalisme, comme le révèle le rapport de RSF Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, qui rend compte des efforts entrepris par Pékin pour contrôler l’information et les médias tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.
La Chine occupe le 179e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023 et constitue la plus grande prison au monde pour les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 112 d’entre eux actuellement détenus.