Deux nouveaux assassinats de journalistes au Mexique: la série noire continue
Reporters sans frontières (RSF) appelle le gouvernement mexicain à trouver les coupables du meurtre des journalistes Elidio Ramos Zárate, du quotidien El Sur, tué le 19 juin à Juchitán, dans l’Etat de Oaxaca, et de Zamira Esther Bautista, exécutée le 20 juin à Ciudad Victoria, dans l’Etat de Tamaulipas.
Le Mexique confirme sa réputation de pays le plus dangereux d’Occident pour l’exercice de la profession, avec un 8e journaliste tué depuis le début de l’année.
D’après la Directrice de l’information du journal, Elidio Ramos Zárate avait affirmé avoir reçu des menaces le matin même, alors qu’il couvrait avec d’autres journalistes le blocage d’une autoroute par des manifestants qui protestaient contre la réforme de l’éducation.
Le 20 juin, dans la ville de Ciudad Victoria, dans l’Etat de Tamaulipas, Zamira Esther Bautista était à son tour froidement exécutée par un commando armé alors qu’elle venait de pénétrer dans sa voiture. Zamira Esther Bautista (44 ans) était journaliste freelance et ancienne correspondante pour les journaux La Verdad et El Mercurio.
« Reporters sans frontières exhorte les autorités à enquêter exhaustivement sur ces affaires et à ne surtout pas écarter le mobile professionnel, a déclaré Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique Latine pour RSF. La spirale de la violence contre les acteurs de l’information dans le pays semble ne pas avoir de fin. Les autorités de Oaxaca et de Tamaulipas ont la responsabilité de protéger les journalistes, et dans ces cas fréquents d’assassinats, d’enquêter, d’identifier et de sanctionner pénalement les auteurs matériels et intellectuels de ces crimes”.
Le dimanche 19 juin a été marqué par des violents affrontements, qui ont fait six morts, à Oaxaca, lors d’une manifestation d’enseignants qui protestaient contre un projet de réforme du système éducatif. Les heurts ont éclaté lorsque quelque 800 policiers sont intervenus pour déloger un millier d’enseignants qui bloquaient depuis une semaine une route d’Asunción Nochixtlán, avec l’aide d’une centaine d’étudiants et d’autres sympathisants. Plusieurs groupes d’hommes non identifiés ont ouvert le feu contre les civils et les policiers.
Le Mexique est 149ème sur 180 pays au Classement sur la liberté de la presse établi par RSF en 2016.