Deux journalistes menacés de mort à Barrancabermeja
Diego Waldrón et Garibaldi López, deux présentateurs de la station Calor Estereo à Barrancabermeja, ont reçu des menaces de mort à plusieurs reprises depuis le début de l'année. Après la mort de José Emeterio Rivas, animateur sur la même radio, en avril 2003, de plus en plus de journalistes ont fait état de menaces et d'agressions.
Les dénonciations de menaces contre des journalistes travaillant dans la région de Barrancabermeja se sont multipliées depuis plusieurs mois. Le 28 janvier, Inés Peña, présentatrice de la séquence "Cultura por la vida" de l'émission d'information "La Mohana", diffusée sur la chaîne régionale Enlace 10 à Barrancabermeja, avait été enlevée et torturée par des membres des AUC. La journaliste avait dénoncé l'arrivée des paramilitaires dans la région et les violations de droits de l'homme commises par les différents groupes armés. En octobre 2003, Pedro Javier Galvis Murillo, de l'hebdomadaire La Noticia, et Yaneth Montoya, correspondante du quotidien régional Vanguardia Liberal, avaient été contraints de quitter la ville après avoir été menacés de mort. Une liste des personnes à abattre attribuée aux AUC et comportant le nom de Yaneth Montoya avait été remise au défenseur du peuple (médiateur). Selon le dernier rapport de la Fédération pour la liberté de la presse (FLIP) paru en février 2004, la dénonciation de faits de corruption par les journalistes est l'une des causes principales des agressions et des menaces qu'ils subissent. L'organisation souligne que dans de nombreux cas, les fonctionnaires mis en cause et les groupes armés se sont alliés pour faire taire les journalistes. D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, il est fréquent, depuis plusieurs mois, que les fonctionnaires de Barrancabermeja dont la gestion est mise en cause par la presse revendiquent leurs liens avec les AUC pour faire pression sur les journalistes.