Deux journalistes brutalisés par la police et des soldats de l'ONU lors d'une manifestation étudiante
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Reporters sans frontières dénonce les violences exercées par des membres de la police nationale libérienne et des soldats de la Mission des Nations unies au Liberia (UNMIL) à l'encontre de plusieurs journalistes, dont Daylue Goah, journaliste du quotidien privé New Democrat et Evans Ballah, de Public Agenda, sérieusement blessés.
"Ces brutalités policières contre les journalistes sont indignes et inacceptables. La police libérienne et les troupes de l'UNMIL ont manifestement perdu le contrôle de la situation et ont fait un usage disproportionné de la violence. Nous sommes sidérés du manque évident de professionnalisme et de sang-froid de la part de soldats agissant sous l'autorité de l'ONU. Toute la lumière doit être faite sur ces incidents et sur les violences qui ont été exercées sciemment contre la presse. Les responsables doivent être sanctionnés", a déclaré l'organisation.
Lors d'une intervention musclée des forces de l'ordre sur le campus de l'Université du Liberia, à Monrovia, le 19 juin 2007, Daylue Goah et Evans Ballah ont été pris à partie par une unité combinée de la Liberian National Police et de l'UNMIL. Les journalistes avaient été dépêchés par leurs médias pour couvrir une manifestation d'étudiants, protestant contre leurs conditions de travail. Après que la manifestation avait dégénéré en émeute dans une des rues principales de la capitale, non loin du siège de la présidence de la République, Daylue Goah et Evans Ballah ont été brutalisés par des policiers et des soldats de l'UNMIL, qui ont déchiré leurs documents d'identité et les ont contraints à effacer les images de leur appareil photo numérique.
Selon un témoignage, Daylue Goah a été frappé, sur le cou et les bras, à coups de bâton et de crosse de fusil par un officier du Special Security Service (SSS), l'unité de protection de la présidence, et un soldat nigerian de l'UNMIL. Le journaliste serait parvenu à s'enfuir et aurait, en vain, tenté de se mettre sous la protection d'un soldat. Les deux militaires n'auraient cessé de le frapper qu'après qu'il avait perdu connaissance. Il a été transporté à l'hôpital par des civils. Sérieusement blessé, il serait incapable de parler.
Selon les médias libériens, plusieurs autres journalistes auraient été brutalisés par la police et l'UNMIL.
Publié le
Updated on
20.01.2016