Reporters sans frontières proteste contre l'irruption d'agents des télécommunications et de militaires au siège de Radio Alternativa 94.9 FM, le 10 mai à Caracas. Les fonctionnaires ont saisi le matériel émetteur de la station, au motif qu'elle n'aurait pas l'autorisation d'émettre. Radio Alternativa diffuse pourtant ses programmes depuis cinq ans.
Reporters sans frontières proteste contre la descente inopinée de fonctionnaires de la Commission nationale des télécommunications (Conatel) et de cinq militaires dans les locaux de Radio Alternativa 94.9 FM, le 10 mai 2005 à Caracas, et s'élève contre la confiscation du matériel émetteur de la station.
« Nous sommes indignés par la méthode qui consiste à faire irruption dans une station de radio et à suspendre ses moyens de transmission sans fournir d'explications. En outre, la présence de militaires aux côtés des fonctionnaires de la Conatel était-elle vraiment nécessaire ? Le procédé relève de l'intimidation. Nous nous étonnons, surtout, que cette station soit sanctionnée maintenant, au motif qu'elle n'aurait pas l'habilitation pour émettre, alors qu'elle diffuse ses programmes depuis cinq ans. Enfin, que la fréquence 94.9 FM soit déjà attribuée à une autre station n'empêche en rien d'en octroyer une autre à Radio Alternativa », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 10 mai, des fonctionnaires de la Conatel accompagnés de cinq militaires sont entrés sans prévenir dans les locaux de Radio Alternativa 94.9 FM, à Caracas, et ont saisi son matériel d'émission. Selon l'équipe de la station, les fonctionnaires n'ont pas décliné leur identité et ont vaguement argué d'une « sanction administrative » pour confisquer le matériel.
Selon un correspondant de l'IPYS (Instituto prensa y sociedad, association de défense de la liberté de la presse) à Caracas, joint par Reporters sans frontières, « la station, qui diffuse depuis cinq ans, a toujours sollicité une licence auprès de la Conatel, sans succès ». Un responsable du Collège national des journalistes a expliqué à Reporters sans frontières que « la Conatel avait déjà accordé, en septembre 2004, la fréquence 94.9 FM à Radio Tiburón », une station basée dans l'Etat de Guárico (centre du pays), ce qui avait provoqué des interférences entre les deux stations pendant trois mois.
Radio Alternativa 94.9 FM n'a donc pas, officiellement, l'autorisation d'émettre. Or, la loi organique vénézuélienne sur les Télécommunications prévoit qu'avant toute sanction, telle qu'une suspension d'antenne, une enquête administrative soit menée. En l'occurrence, la Conatel n'a pas respecté la loi.