Un des meurtriers de Manuel Leal de Oliveira a été condamné, le 27 septembre, à 18 ans de réclusion criminelle par un jury populaire. Le procès s'est tenu dans la ville d'Itabuna, Etat de Bahia, cinq ans après que le directeur de l'hebdomadaire A Região y eut été assassiné.
Les procès de deux des auteurs présumés de l'assassinat du journaliste Manuel Leal de Oliveira s'est tenu du 24 au 26 septembre à Itabuna, dans l'Etat de Bahia. Le 27 septembre, Mozart Costa Brasil, accusé d'avoir tiré six coups de feu sur le journaliste, a été reconnu coupable par le jury et condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Thomaz Iracy Moisés Guedes, suspecté d'être le conducteur de la camionnette où se trouvaient les tueurs, a été innocenté, faute de preuves.
Le principal témoin, qui a pu identifier formellement Mozart Costa Brasil, a déclaré ne pas avoir vu Thomaz Iracy Guedes dans la camionnette. Cette femme, qui bénéficie aujourd'hui du programme de protection des témoins, affirme avoir reçu des menaces de mort dès l'annonce de son intention de témoigner. Sa décision était motivée par l'accusation qui pesait sur Thomaz Iracy Guedes, qu'elle savait innocent. Elle a également identifié formellement l'autre tueur, Marcone Sarmento, lequel est toujours recherché par la police. Certains observateurs pensent que l'arrestation de Marcone Sarmento devrait permettre de remonter jusqu'aux commanditaires du crime.
Ce procès, qui passe pour le plus important de l'histoire d'Itabuna compte tenu du caractère exceptionnel de son verdict, a mobilisé la société locale. Il a été suivi en direct sur les télévisions et les radios locales et retransmis dans les rues autour du bâtiment. Sa tenue, initialement prévue le 18 septembre, avait été légèrement reportée.
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17.09.2003
Le 18 septembre 2003, s'ouvrira à Itabuna (Etat de Bahia) le procès de Thomaz Iracy Moisés Guedes, accusé d'avoir participé à l'assassinat, le 14 janvier 1998, de Manoel Leal de Oliveira, propriétaire et directeur de l'hebdomadaire A Região, publié à Itabuna. Un autre assassin présumé du journaliste, Mozart Costa Brasil, comparaîtra devant le même tribunal le 26 septembre.
Reporters sans frontières invite la presse brésilienne à suivre de près ces procès qui concernent l'assassinat de l'un des siens. En matière de lutte pour la justice, l'expérience démontre que seule une forte mobilisation des médias et de la société civile permet de faire reculer l'impunité.
L'organisation rappelle qu'elle avait publié, en octobre 2002, un rapport sur cette affaire intitulé "Bahia : une culture de l'impunité ?" Leal de Oliveira avait été tué après avoir mis en cause dans une affaire de corruption le maire d'Itabuna de l'époque, Fernando Gomes, allié politique d'Antonio Carlos Magalhães, l'un des leaders du Parti du front libéral (PFL, droite) et ancien gouverneur de l'Etat.
"L'affaire Manuel Leal de Oliveira révèle surtout les limites d'un système qui confie à une police placée sous la tutelle d'élus locaux, en l'occurrence la police civile de l'Etat de Bahia, le soin d'enquêter sur l'assassinat d'un journaliste qui avait mis en cause un de ces élus", concluait le rapport.
Il soulignait : "Les premiers mois de l'enquête, aux mains de la police civile de l'Etat de Bahia, font figure de symbole en matière d'impunité. L'affaire a été « classée » en septembre 1998, sans qu'aucun suspect ait été arrêté et sans même que Fernando Gomes ait été entendu." En mai 2000, le processus judiciaire avait été relancé à la suite de révélations parues dans le quotidien régional A Tarde.
Thomaz Iracy Moisés Guedes est soupçonné d'être le chauffeur de la camionnette à bord de laquelle se trouvaient les tueurs du journaliste. Il a été arrêté en juillet 2002. Mozart Costa Brasil, agent de section des crimes économiques de la police civile de l'Etat de Bahia, avait été arrêté en décembre 2001 et libéré deux mois plus tard dans l'attente du procès. Un troisième suspect, Marcone Sarmento, est toujours en fuite. Quant aux commanditaires présumés, l'ancien maire Fernando Gomes et son chef de cabinet, Maria Alicia de Araújo, aucune charge n'a été retenue contre eux.