Poursuivi pour "violences en réunion" par une employée de l'Office du tourisme de Tunisie à Paris, Robert Ménard a été condamné à 1 000 euros d'amende. Le secrétaire général de RSF a non seulement fait appel mais également saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature et le ministère français de la Justice.
Poursuivi pour "violences en réunion" par une employée de l'Office du tourisme de Tunisie à Paris, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a été condamné à 1 000 euros d'amende et un euro de dommages et intérêts par la 28e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. "Cette décision est scandaleuse. Rien n'a été fait pour chercher la vérité dans cette affaire. La juge a refusé de faire entendre les témoins et de visionner une cassette qui prouve que je n'ai pas touché, et encore moins malmené cette personne", a déclaré le secrétaire général de l'organisation. "Nous savons très bien que le régime tunisien est derrière cette plainte". Maître Jean Martin, l'avocat de Reporters sans frontières, a fait appel de ce jugement, ce jour même. Monsieur Ménard a décidé d'interroger le Ministre de la Justice et le Conseil Supérieur de la Magistrature sur le refus pour un juge d'examiner la preuve susceptible de l'innocenter d'une accusation dont il conteste la réalité. Il demande au Ministre de la Justice et au Conseil Supérieur de la Magistrature de se prononcer sur la compatibilité d'une telle attitude du magistrat au regard de son obligation d'assurer la garantie des droits de la défense et un procès équitable.
Le secrétaire général de l'organisation était poursuivi par Samia Ayari Mattei, secrétaire de direction au sein de l'Office de tourisme de Tunisie à Paris, pour "violences en réunion", ayant entraîné un arrêt de travail de six jours. Une plainte avait été déposée à l'issue de deux jours d'occupation, les 28 et 29 juin, des locaux administratifs de l'Office du tourisme de Tunisie à Paris par des membres de Reporters sans frontières. Ces derniers avaient occupé pacifiquement ces locaux pour protester contre l'arrestation de la journaliste tunisienne, Sihem Bensedrine.
Pour Robert Ménard : "cette plainte s'inscrit dans le cadre d'une campagne de calomnies, d'insultes et de diffamation dont je suis l'objet dans la presse officielle tunisienne." Dans un éditorial publié le 4 février 2002, dans le quotidien gouvernemental La Presse, le directeur du journal, Moncef Gouja, avait notamment qualifié le secrétaire général de RSF de "pervers notoire", "défenseur de la pédophilie" ou encore de "fils de l'OAS, dont les mains sont pleines de sang algérien".
Robert Ménard s'était présenté le 28 février 2002 à 9 heures devant la 28e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ce dernier avait mis le jugement en délibéré au 7 mars 2002.