Cinq quotidiens algériens empêchés de paraître
Organisation :
Parmi les sept quotidiens sommés par leurs imprimeurs de payer leurs créances, cinq n'ont pas paru le lundi 18 août. Les publications concernées tentent de rassembler les sommes demandées, mais aucun chiffre précis n'a pu être donné à propos du montant de ces sommes, qui diffèrent selon les journaux. Il semble cependant que les sommes exigées soient très importantes.
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- 16.08.2003-
Sept journaux menacés d'interdiction de paraître
Le 14 août 2003, sept quotidiens - Le Soir d'Algérie, Liberté, El Watan, Le Matin, El Khabar, L'Expression et Er-Raï - ont été sommés par leurs imprimeurs d'acquitter la totalité de leurs créances, sous peine d'être interdits de paraître dès le 18 août.
" Il ne fait aucun doute que c'est le gouvernement qui est à l'initiative de ces injonctions. Il s'agit là de pratiques grotesques pour faire taire la presse algérienne. Ces menaces interviennent, comme par hasard, au moment où ces six journaux viennent de révéler de nombreuses affaires mettant en cause des personnalités du pouvoir et de leur entourage. C'est une décision politique, ni plus ni moins. En juin dernier, devant le Parlement européen, le président Abdelaziz Bouteflika s'était fait le champion de la liberté de la presse affirmant qu'en Algérie, " aucun titre ou journaliste n'a fait l'objet d'une quelconque persécution ". Au même moment, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, plaidait en faveur de la promotion de la liberté de la presse. Il serait aujourd'hui temps que ces beaux discours soient mis en pratique ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. " Le gouvernement algérien commettrait une énorme erreur en interdisant la parution de ces journaux alors que se profile l'élection présidentielle de 2004 ", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué rendu public le 16 août, les rédactions du Soir d'Algérie, de Liberté, d'El Watan, du Matin, d'El Khabar, de L'Expression et d'Er-Raï ont fait part de leur consternation : " Six quotidiens nationaux sont sommés, par des mises en demeure, de régler leur créances au plus tard dimanche après-midi, 17 août, faute de quoi, ils seront interdits d'impression. Plutôt que de s'expliquer sur les graves scandales qui touchent de hauts responsables de l'État, le pouvoir de M. Bouteflika, par l'entremise du Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, use de subterfuges commerciaux pour sanctionner les journaux indépendants, coupables d'avoir révélé ces scandales, et les faire taire pour longtemps (…) Le procédé est grossier : il est exigé de ces journaux d'acquitter leurs factures dont le règlement n'est pas encore arrivé à échéance (…) Tout indique que les six journaux visés ne paraîtront pas à partir de lundi 18 août pour une période indéterminée. "
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20.01.2016