Cinq nouvelles arrestations de journalistes
Organisation :
Reporters sans frontières exprime sa plus vive inquiétude à la suite de l'arrestation de cinq nouveaux journalistes par les autorités iraniennes ce week-end.
"Nous sommes très inquiets car ces cinq dernières arrestations portent à vingt-deux le nombre de journalistes emprisonnés en Iran. Quatorze journalistes ont été arrêtés en l'espace d'un mois. C'est un triste record dans l'histoire de ce pays", a martelé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Notre préoccupation est d'autant plus forte que les conditions pour le moins obscures de l'hospitalisation et de la mort de Zahra Kazemi participent à créer un climat de peur pour tous les reporters travaillant en Iran", a-t-il ajouté.
Les demandes d'éclaircissement aux autorités iraniennes formulées par Reporters sans frontières sont restées lettre morte. "Nous accueillons avec satisfaction les déclarations du président Khatami, qui a exprimé son regret et son inquiétude après la mort de Zahra Kazemi et ordonné une enquête sur les circonstances de son décès. Mais cela ne suffit pas pour autant à faire oublier la répression à laquelle se heurtent les journalistes iraniens", a affirmé Robert Ménard, avant d'ajouter : "C'est pourquoi nous demandons au régime iranien d'autoriser Reporters sans frontières à mener une enquête sur l'état de la liberté de la presse dans le pays et sur les circonstances qui ont conduit à la mort de Zahra Kazemi".
L'organisation a réitéré sa demande aux autorités iraniennes d'accéder à la demande de la famille de Zahra Kazemi qui souhaite que le corps de la défunte soit rapatrié au Canada.
Les 11 et 12 juillet, Hossein Bastani, Vahid Ostad-Pour et Said Razavi Faghi, tous trois membres de la rédaction du quotidien réformateur Yass-é No, ainsi que Chahram Mohamadi-Nia, directeur de l'hebdomadaire Vaght (Moment), ont été convoqués chez le procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, avant d'être emprisonnés. Le journal Yass-é No avait publié, le 10 juillet, un article expliquant que la rédaction avait préparé un dossier complet sur les manifestations du 9 juillet mais avait reçu l'ordre du ministère des Renseignements de ne pas le publier. Mohamadi-Nia, accusé d'avoir publié "une photo et un article impropre", a été incarcéré faute d'avoir pu payer une caution de 100 millions de rials (soit 11 000 euros). Said Razavi Faghi a été interpellé à son domicile, tandis que le journaliste indépendant Arash Salehi a été arrêté dans les rues de Téhéran.
Ensafali Hedayat, journaliste à Salam, a quant à lui été libéré le 12 juillet, après avoir passé vingt-sept jours en cellule individuelle à la prison centrale de Tabriz.
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20.01.2016