Cinq mois de prison pour Mortaza Behboudi : RSF appelle les talibans à clore ce dossier kafkaïen
Le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi croupit depuis le 7 janvier dans une prison de Kaboul, sans qu'aucune charge formelle n’ait été publiquement prononcée contre lui. Face à l’inconsistance de ce dossier, Reporters sans frontières (RSF) réitère son appel à la libération immédiate et inconditionnelle du reporter.
“Cinq mois de détention arbitraire, de non-respect des procédures pénales… Les autorités talibanes n’ont présenté absolument aucun élément pour expliquer le maintien en prison du journaliste Mortaza Behboudi, qui paie clairement le prix de son professionnalisme. Nous appelons le gouvernement en place à Kaboul à clore une bonne fois pour toute ce dossier absurde en le libérant immédiatement.
Journaliste d’origine afghane basé en France, Mortaza Behboudi a atterri sur le sol afghan le 5 janvier dernier pour un reportage. Afin de respecter les procédures en cours pour les journalistes étrangers, il s’est présenté le surlendemain au ministère des Affaires étrangères afin d’obtenir une accréditation.
C’est à proximité du bâtiment officiel qu’il a été interpellé lors d’un contrôle d'identité. Selon les informations de RSF, il serait, depuis, retenu dans un centre de détention des services de renseignement taliban, sous le coup d’une accusation d’“espionnage” – sans qu’aucun détail ne soit venu étayer cette charge.
Un mois après cette arrestation, RSF a décidé de la rendre publique à travers un appel pour sa libération, signé par 25 médias français. Depuis, la mobilisation ne faiblit pas : après un concert de soutien organisé en avril, l’organisation s'associe ce mercredi 7 juin à un tweetstorm – ou “tempête de tweets”. L’objectif est clair : le pouvoir taliban doit reconnaître, une bonne fois pour toute, que Mortaza Behboudi n’a rien à faire en prison.