Au terme d'un procès en appel de quelques heures, le docteur Pham Hong Son, emprisonné depuis plus d'un an et demi, a été condamné, le 26 août 2003, à cinq ans d'emprisonnement pour "espionnage" par la Cour populaire suprême de Hanoi. Il avait été condamné à 13 ans de prison en première instance.
Au terme d'un procès en appel de quelques heures, le docteur Pham Hong Son, emprisonné depuis plus d'un an et demi, a été condamné, le 26 août 2003, à cinq ans d'emprisonnement pour "espionnage" et à trois ans de "détention probatoire" par la Cour populaire suprême de Hanoi.
Reporters sans frontières ne se satisfait pas de cette réduction de la peine de Pham Hong Son en appel. L'organisation considère qu'il s'agit d'une décision politique visant à calmer les critiques de la communauté internationale: "Cinq ans de prison pour avoir traduit un texte sur la démocratie est une peine très lourde. La communauté internationale, notamment l'Union européenne, doit continuer à faire pression sur le gouvernement vietnamien pour que Pham Hong Son soit libéré." Avant la tenue du procès en appel, Reporters sans frontières avait demandé au secrétaire général de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie, au ministre français des Affaires étrangères et au commissaire aux relations extérieures de la Commission européenne d'intervenir auprès des autorités d'Hanoi en faveur du cyberdissident et de faire en sorte que des diplomates soient présents au procès.
Le procès en appel du docteur Pham Hong Son s'est ouvert et achevé le 26 août 2003 devant la Cour populaire suprême de Hanoi. Un dispositif de sécurité avait été déployé tout autour du tribunal pour empêcher les journalistes d'y pénétrer. Un groupe de diplomates, notamment suisses et canadiens, a été bloqué à l'entrée par les forces de l'ordre. Seule l'épouse du cyberdissident, Vu Thuy Ha, a pu assister à l'audience. Pham Hong Son a quitté le tribunal pour protester contre la tenue du procès à huis clos. Selon son épouse citée par Reuters, les "juges ont fait preuve de plus de compréhension face aux arguments de l'avocat". "Je ne suis pas satisfaite car mon mari doit être déclaré innocent", a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal. Lors d'une rencontre dans la salle d'audience, Vu Thuy Ha a pu glisser à son époux : "Nous ne sommes pas seuls. Beaucoup de gens nous aident."
Au terme d'une demi-journée d'audience, le verdict a été annoncé : Pham Hong Son a été condamné à cinq ans de prison ferme et à trois ans de résidence surveillée à l'issue de sa détention. Le cyberdissident a donc bénéficié d'une réduction de huit ans de sa peine portée en première instance à treize ans de prison pour "espionnage". Les accusations auraient été modifiées pour permettre cette réduction de peine peu habituelle de la part d'une cour d'appel vietnamienne.
Le docteur Pham Hong Son, médecin et responsable d'une firme pharmaceutique, est emprisonné depuis mars 2002 dans une prison proche de la capitale. Ses conditions de détention demeurent inconnues. Il avait été arrêté le 27 mars pour avoir traduit et diffusé sur Internet un article intitulé "Qu'est-ce que la démocratie?", extrait des pages du site de l'ambassade des Etats-Unis au Viêt-nam. Auparavant, il avait écrit plusieurs autres articles favorables à la démocratie et aux droits de l'homme, diffusés sur des forums de discussion vietnamiens. Pendant quatre mois, Pham Hong Son a été détenu au secret et n'a pu recevoir aucune visite de sa famille ou de son avocat.
Cinq cyberdissidents sont actuellement emprisonnés au Viêt-nam pour leurs activités sur le Réseau. Deux d'entre eux ont été condamnés, en novembre et décembre 2002, à des peines de quatre et douze ans de prison. Un autre est en résidence surveillée.