Chine : une journaliste australienne libérée après trois ans de détention arbitraire
Reporters sans frontières (RSF) est soulagée par la libération de la journaliste australienne Cheng Lei après plus de trois ans de détention arbitraire en Chine et appelle les démocraties à intensifier leurs pressions pour que le régime libère les 113 défenseurs de la liberté de la presse encore détenus.
Le 11 octobre 2023, la journaliste australienne d'origine chinoise Cheng Lei, qui présentait l'actualité économique pour le groupe audiovisuel d'État CGTN (China Television Network) a été libérée et renvoyée chez elle en Australie, après une détention de plus de trois ans pour de supposés faits d’espionnage. Cheng avait été arrêtée le 13 août 2020 et était accusée d’avoir "fourni illégalement des secrets d'État à l'étranger", un crime passible de la réclusion à perpétuité en Chine.
"La libération de Cheng Lei est certes une bonne nouvelle, mais il ne faut pas oublier que le régime chinois détient toujours 113 défenseurs de la liberté de la presse, dont deux professionnels des médias étrangers. Nous appellerons les démocraties à intensifier la pression sur Pékin pour obtenir leur libération immédiate.
Le régime chinois détient toujours arbitrairement deux professionnels des médias étrangers – le commentateur politique australien Yang Hengjun et l'éditeur suédois Gui Minhai – dans des conditions qui laissent craindre pour leurs vies.
Yang Hengjun, qui a publié par le passé plusieurs articles critiques à l'égard du régime chinois dans le célèbre magazine d'actualités internationales The Diplomat, a été arrêté en janvier 2019 pour "espionnage". Son procès s'est tenu en mai 2021, mais l'annonce du verdict a été reportée à plusieurs reprises. Gui Minhai, a quant à lui été kidnappé par le régime chinois en Thaïlande en 2015 et a été condamné en février 2020 à 10 ans de prison pour avoir "fourni illégalement des secrets d'État et des renseignements à l'étranger".
Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le leader chinois Xi Jinping mène une véritable croisade contre le journalisme, comme le révèle le rapport de RSF Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, publié en décembre 2021, qui détaille les efforts de Pékin pour contrôler l’information et les médias à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.
Classée 179e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, la Chine est l’État qui détient le plus grand nombre de journalistes et de défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 113 d’entre eux actuellement sous les verrous.