Chine: RSF demande la libération du journaliste-citoyen Lu Yuyu pour raisons médicales
Reporters sans frontières (RSF) appelle la Chine à libérer le journaliste-citoyen Lu Yuyu, lauréat du Prix RSF de la liberté de la presse 2016, victime d'un déni de soins.
Lu Yuyu, lauréat du Prix RSF de la liberté de la presse 2016, a récemment fait savoir par l’intermédiaire d’un ami qu’il souffrait d'une dépression sévère et était empêché de consulter un médecin ou de contacter son avocat. Le journaliste-citoyen, qui documentait la montée de troubles sociaux en Chine, a été condamné en 2017 à quatre ans d'emprisonnement pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles », une accusation délibérément vague souvent utilisée par Pékin pour faire taire les critiques.
« En privant Lu Yuyu de l’assistance médicale dont il a besoin, les autorités chinoises bafouent leur propre code de procédure pénale qui, à l'article 265, garantit spécifiquement les droits médicaux des détenus, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, qui appelle à « la libération immédiate de Lu Yuyu ainsi que de tous les autres journalistes et blogueurs arrêtés en Chine. »
Lu Yuyu et sa partenaire Li Tingyu avaient fondé le blog Not News en 2012, dans lequel ils ont listé plus de 30 000 grèves et manifestations survenues en Chine. Le couple avait été arrêté à Dali (province du Yunnan, sud) en 2016 et Li Tingyu avait plus tard été libérée sous caution. Lu Yuyu, victime de mauvais traitements lors de sa garde à vue, a déposé une plainte pour torture en 2016.
La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes et se classe au 177e rang sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2019.