Chine : le harcèlement des correspondants étrangers s’est accentué avec la crise du Covid-19
Selon un rapport publié le 1er mars par le Club des correspondants étrangers de Chine (FCCC), le harcèlement des correspondants étrangers par le régime s’est encore intensifié avec la crise sanitaire. Reporters sans frontières (RSF) appelle les pays démocratiques à intensifier la pression sur le régime chinois.
Dans son rapport annuel paru le 1er mars 2021, le Club des correspondants étrangers de Chine (FCCC) fait état d’une nouvelle augmentation, avec la crise sanitaire, du harcèlement des journalistes étrangers et de leurs sources par le régime chinois. Le rapport dénonce en particulier le recours grandissant à la pratique du chantage au visa, ayant entraîné l'expulsion d’au moins 18 correspondants étrangers au premier semestre 2020.
« Depuis quelques années, l’appareil d’État chinois considère les correspondants étrangers comme des témoins gênants et tente par tous les moyens de les empêcher d’accéder aux informations qui contredisent sa propagande, s’indigne le directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani. En ces temps de pandémie, la transparence peut sauver des vies, c’est pourquoi les démocraties doivent intensifier leur pression sur le régime chinois afin qu'il respecte leur droit à une information indépendante. »
Le rapport, basé sur les réponses de 150 correspondants étrangers membres du club, indique qu’une grande partie d’entre-eux ont subi des interférences de la part des autorités (60%), ont été placés sous surveillance physique (40%), ont été témoins de tentatives d’intimidation de leur personnel chinois et ont vu leurs sources victimes de harcèlement (40%). Enfin, au moins 90% des répondants qui se sont rendus dans les régions autonomes du Xinjiang et de Mongolie Intérieure ont été victimes d'obstruction.
La Chine, qui stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 121 d’entre-eux détenus dans des conditions qui laissent souvent craindre pour leur vie.