Des eurodéputés libéraux écrivent au journaliste turc emprisonné Kadri Gürsel

Les parlementaires européens poursuivent leur campagne de soutien aux journalistes turcs emprisonnés, lancée à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF). Le 23 mai 2017, le président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), Guy Verhofstadt, signe avec deux autres eurodéputées une lettre pour Kadri Gürsel, incarcéré depuis octobre 2016.

Après Musa Kart, Ahmet Şık et Nazlı Ilıcak, c’est au tour de l’éditorialiste Kadri Gürsel de recevoir une lettre de soutien des eurodéputés. Le texte est signé par le président du groupe ALDE au Parlement européen, Guy Verhofstadt, et les eurodéputées Nathalie Griesbeck et Marietje Schaake. Il s’ajoute aux trois autres courriers envoyés par leurs collègues socialistes (S&D), écologistes (Verts/ALE) et de la gauche radicale (GUE/NGL), dans le cadre d’une campagne de soutien aux journalistes turcs emprisonnés lancée par RSF. Le Parti populaire européen (PPE) devrait très prochainement porter à cinq le nombre de groupes parlementaires européens prenant part à cette action.


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Le nom de Kadri Gürsel s’inscrit dans une liste déjà très longue de journalistes incarcérés en Turquie. Éditorialiste reconnu, il a été arrêté avec neuf collègues du quotidien Cumhuriyet le 31 octobre 2016, pour “complicité avec l’organisation terroriste FETÖ” (le mouvement Gülen). Il est aujourd’hui incarcéré dans la prison de haute sécurité de Silivri, en banlieue d’Istanbul, où il est soumis à un isolement sévère en attendant l’ouverture de son procès, le 24 juillet prochain.


Licencié du quotidien Milliyet en 2015 pour avoir dénoncé dans un tweet la responsabilité du président turc dans le terrorisme de Daesh en Turquie, Kadri Gürsel a rejoint l’un des derniers quotidiens d’opposition, Cumhuriyet. Président du comité turc de l’International Press Institute (IPI), c’est également un ardent défenseur de la liberté de la presse, qui a participé à de nombreuses manifestations et missions de plaidoyer aux côtés de RSF.


La Turquie est entrée dans une spirale répressive sans précédent depuis l’instauration de l’état d’urgence consécutive à la tentative de putsch de juillet 2016. Avec plus de 100 journalistes incarcérés, le pays est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les professionnels des médias. Près de 150 médias ont été fermés par décret et plus de 775 cartes de presse ont été annulées depuis la tentative de putsch. Le pays occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial 2017 de la liberté de la presse publié par RSF.

Publié le
Updated on 25.05.2017

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