Avec vingt et un journalistes emprisonnés, la plus grande prison pour journalistes du Moyen-Orient
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Alors que la lumière est loin d'être faite sur les circonstances de la mort de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, début juillet, Reporters sans frontières dénonce la détention de vingt et un journalistes en Iran, incarcérés dans des conditions très difficiles.
" En l'espace d'un mois, au moins quatorze journalistes ont été arrêtés. Leurs familles et leurs avocats sont sans nouvelles de la plupart d'entre eux. Ceux qui ont eu la chance d'être libérés ont témoigné de conditions de détention très difficiles, de pressions psychologiques et de mauvais traitements. Par ailleurs, nous ne pouvons qu'être très inquiets du fait que la moitié d'entre eux sont entre les mains des services du procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, et des Gardiens de la Révolution et ce, dans le locaux mêmes où Zahra Kazemi a reçu des coups qui ont entraîné sa mort… ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation.
Le 20 juillet, Abolgasem Golbaf, directeur du mensuel Gozarech, a été arrêté pour " propagande contre le régime et publication de fausses informations ". Le 26 juillet, Arash Noporchian, dessinateur, Mohammad-Amin Golbaf et Nader Karimi, journalistes du même journal, étaient également appréhendés. Ces trois derniers auraient été relâchés les 28 et 29 juillet.
Les 11 et 12 juillet, Hossein Bastani, Vahid Pour-Ostad et Said Razavi Faghi, tous trois membres de la rédaction du quotidien réformateur Yass-é No, ainsi que Chahram Mohamadi-Nia, directeur de l'hebdomadaire Vaght, ont été convoqués chez le procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, avant d'être emprisonnés. Le journal Yass-é No avait publié, le 10 juillet, un article expliquant que la rédaction avait préparé un dossier complet sur les manifestations du 9 juillet mais avait reçu l'ordre du ministère des Renseignements de ne pas le publier. Mohamadi-Nia, accusé d'avoir publié "une photo et un article impropre", a été incarcéré faute d'avoir pu payer une caution de 100 millions de rials (soit 11 000 euros). Arash Salehi, journaliste indépendant, a été arrêté dans les rues de Téhéran. Si Hossein Bastani, Vahid Pour-Ostad, Chahram Mohamadi-Nia ont été libérés entre le 16 et le 20 juillet, Said Razavi Faghi, et Arash Salehi seraient encore emprisonnés.
Le 6 juillet, Iraj Jamshidi, rédacteur en chef du quotidien économique Asia, et sa femme Saghi Baghernia, directrice du même journal, ont été arrêtés pour cause de " publicité contre le régime ", après la publication la veille d'une photo de Maryam Rajavi (dirigeante des Moujahidine du peuple). Mme Baghernia a été libérée sous caution le 7 juillet, mais selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Iraj Jamshidi, qui était détenu à la prison d'Evine (Téhéran), a été transféré dans un centre de détention tenu secret. Le 7 juillet, Ismail Jamshidi, directeur du mensuel suspendu Gardon, a également été arrêté. Depuis, sa famille est sans nouvelles de lui.
Ensafali Hedayat, journaliste à Salam, a quant à lui été libéré le 12 juillet, après avoir passé vingt-sept jours en cellule individuelle à la prison centrale de Tabriz. Dans une lettre adressée au président Mohammad Khatami, il a déclaré avoir été battu, durant sa détention, par plusieurs hauts responsables de la police. Il s'est dit chanceux de ne pas avoir connu le même sort que Zahra Kazemi, décédée suite à des coups portés en détention.
Depuis le 14 juin, les familles et les avocats de Taghi Rahmani, de Omid-é-Zangan (arrêté le 14 juin 2003), Reza Alijani (arrêté le 14 juin), de Iran-é-Farda, Hoda Saber (arrêté le 14 juin), de Iran-é-Farda et Amir Teirani (arrêté le 16 juin), journaliste indépendant, vraisemblablement détenus par les Gardiens de la Révolution, sont sans nouvelles d'eux.
Abas Abdi, de Salam (arrêté le 4 novembre 2002), détenu en cellule individuelle, Ali-Reza Jabari, de Adineh (arrêté le 17 mars 2003), et Siamak Pourzand, journaliste indépendant, (arrêté le 30 mars), ont récemment fait publier, dans la presse iranienne, des lettres sur les mauvais traitements et les pressions psychologiques dont ils font l'objet. Ils ont également mentionné que certains d'entre eux souffraient de maladies.
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Updated on
20.01.2016