Avant la réunion du G7, RSF demande au président Biden un plan spécial pour l’évacuation des journalistes d’Afghanistan et le report de la fin de l’opération américaine
Les États-Unis semblent avoir une seule priorité : l’évacuation de leurs propres ressortissants et de leurs anciens collaborateurs. RSF demande à la Maison Blanche un plan spécial pour l’évacuation des journalistes (et des défenseurs des droits de l’Homme) afghans qui suppose un report de la fin de l’opération militaire.
Alors que le président des États-Unis, Joe Biden a annoncé hier l’organisation d’une réunion du G7 la semaine prochaine, Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités américaines un plan spécial pour que les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme afghans en danger puissent être évacués. Les projets d’évacuation préparés par d’autres pays (notamment européens) sont largement entravés par la gestion des accès aux avions, qui empêchent que les personnes figurant sur des listes de personnes sensibles nécessitant une évacuation (listes fournies par des ONG comme RSF) puissent être prises en charge.
Pour permettre cette évacuation, RSF demande instamment l’annonce d’un report de la fin de l’opération militaire américaine en Afghanistan au-delà de la date actuellement prévue. En effet, d’ici 31 août, les évacuations de personnes en grand danger, comme les journalistes afghans, ne pourront pas matériellement être menées à leur terme. Le plan demandé par RSF devrait notamment avoir pour objet la mise en place de facilités d’accès et d’identification pour les journalistes et les défenseurs des droits humains figurant sur les listes de différents pays et organisations. Un couloir humanitaire et un périmètre spécial devront être envisagés.
“C’est l’image des États-Unis en matière de défense de la liberté de la presse et des droits de l’Homme qui est en jeu, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Depuis l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis, des signaux très positifs ont été envoyés et des initiatives engagées dans de nombreux pays, ce que nous avons salué. Nous attendons que la mise en sécurité des journalistes afghans menacés soit à la hauteur de ces engagements et de ces ambitions. Nous recevons des dizaines et des dizaines de demandes d’évacuation urgente. Notre problème aujourd’hui n’est pas d’obtenir des visas ou des places dans des avions, c’est d’obtenir que ces personnes puissent accéder aux avions.”