Au moment du “Jour X”, les appels à la libération de Julian Assange s’avèrent plus urgents que jamais
La Haute Cour du Royaume-Uni s’apprête à examiner la dernière demande d’appel de Julian Assange contre son ordre d’extradition : le sort du fondateur de WikiLeaks est en jeu, il s’agit de son dernier recours. Reporters sans frontières (RSF) sera présente au tribunal pour suivre le "Jour X" et réitère son appel au gouvernement américain à clore le dossier contre Julian Assange et à autoriser sa libération de prison dans les plus brefs délais.
Dernière étape dans la procédure britannique concernant l’extradition vers les États-Unis contre Julian Assange les 20 et 21 février : un panel de deux juges de la Haute Cour du Royaume-Uni examinera sa dernière demande de faire appel contre cet ordre signé par le secrétaire d’État en juin 2022. Désignée comme le “Jour X” par les partisans de la campagne #FreeAssange, cette audience marque le début de la fin de l’affaire d’extradition, puisqu’aucun argument rejeté par ces juges ne peut faire l’objet d’un appel au Royaume-Uni – ce qui rapproche dangereusement Julian Assange de l’extradition.
L’audience suscite beaucoup d’intérêt, et le cas de Julian Assange fait l’objet d’une attention internationale croissante. De nombreux appels à sa libération se sont fait entendre de la part de groupes de défense de la liberté d’expression et des droits humains, de journalistes et de médias, ainsi que de responsables politiques, et ce à travers le monde entier, dont le pays natal de Julian Assange, l’Australie. La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, est la dernière à avoir signé l’appel adressé au Royaume-Uni pour empêcher l’extradition imminente du fondateur de WikiLeaks, évoquant les graves risques pour sa santé mentale et le risque de suicide. RSF réitère son avertissement que les poursuites contre Julian Assange auraient d’inquiétantes conséquences pour l’avenir du journalisme et constitueraient un coup sans précédent porté à la liberté de la presse.
"Tous les regards sont braqués sur la Haute Cour du Royaume-Uni lors de cette audience fatidique, mais il reste à voir si le système judiciaire britannique peut rendre une certaine justice en empêchant l’extradition de Julian Assange à ce stade avancé. Dans tous les cas, rien de tout cela n’est inévitable – le gouvernement américain a encore le pouvoir de mettre un terme à cette tragédie judiciaire en abandonnant cette affaire vieille de 13 ans contre Julian Assange et en cessant cette persécution continuelle. Personne ne devrait avoir à subir un tel traitement pour avoir publié des informations d’intérêt public. Le temps est venu de protéger le journalisme, la liberté de la presse et l’intégralité de notre droit de savoir. Le temps est venu de libérer Julian Assange, maintenant.
Bien qu’il soit impossible de prévoir comment la Cour procédera, il est peu probable qu’elle fasse connaître immédiatement sa décision – celle-ci sera sans doute communiquée dans les prochaines semaines. Si la Cour accepte certains ou tous les arguments de Julian Assange de faire appel, une autre audience pourrait avoir lieu. Si tous sont rejetés, l’extradition du fondateur de WikiLeaks pourrait être imminente. Le seul recours judiciaire qui lui resterait serait auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
En tant que seule ONG à avoir suivi l’ensemble des procédures d’extradition au sein des tribunaux britanniques au cours de ces quatre dernières années, et ce en dépit d’importants obstacles à son observation, RSF reviendra au tribunal pour suivre le Jour X. Récemment, RSF a également rendu public ses visites successives à Julian Assange à la prison de Belmarsh, d’août 2023 à janvier 2024, comme étant la seule ONG à avoir obtenu un droit de visite après l’interdiction arbitraire de l’établissement de donner accès aux représentants de l’organisation.
Le Royaume-Uni et les États-Unis occupent respectivement la 26e et la 45e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.