Attaque et pressions sur des journalistes des zones tribales
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Un attentat à la bombe a visé le domicile d'un journaliste de la zone tribale de l'Agence du Waziristan du sud. Par ailleurs, les autorités militaires harcèlent la famille d'un journaliste de la zone tribale du Waziristan du nord. Ces deux incidents semblent être liés à leurs articles publiés dans la presse nationale.
Reporters sans frontières demande au ministre fédéral de l'Intérieur, Makhdoom Syed Faisal Saleh Hayat, de diligenter des enquêtes sur ces deux affaires qui mettent en péril la liberté et la sécurité des journalistes des zones tribales qui travaillent dans des conditions difficiles en raison des multiples pressions des notables et des autorités.
Le 4 avril, une bombe a explosé devant le domicile de Awardeen Mehsood, correspondant du quotidien national en ourdou Khabrian et de l'agence de presse NNI à Laddah, principale ville de la zone tribale de l'Agence du Waziristan du sud (nord-ouest du Pakistan). L'explosion a endommagé la porte de son domicile. Cet attentat non revendiqué pourrait être lié aux articles du journaliste sur les activités du Mouvement de la jeunesse, qui tente d'obtenir une réforme des statuts des zones tribales. Le gouvernement fédéral avait promis une libéralisation des lois qui régissent cette zone frontalière avec l'Afghanistan. Mais l'administrateur civil dispose toujours de pouvoirs coercitifs très importants dans les zones tribales.
M. Mehsood, qui est également l'un des responsables de l'Union des journalistes des zones tribales (TUJ), avait été condamné en 2002 à une amende abusive de plus de cinq mille euros pour avoir diffamé l'administration civile.
Depuis le 3 avril, la famille de Hayatullah Khan, correspondant du quotidien national en ourdou Ausaf à Mir Ali (zone tribale de l'Agence du Waziristan du nord), est harcelée par des responsables militaires suite à la publication d'un article sur la mauvaise gestion des véhicules de l'armée à Mir Ali. Les frères et la fille du journaliste ont été expulsés de leur école qui est tenue par l'armée. L'officier qui dirige l'établissement a également menacé le journaliste.
Publié le
Updated on
20.01.2016