Arrestation du blogueur Guo Quan pour “subversion du pouvoir de l'Etat”
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Reporters sans frontières dénonce l'arrestation du blogueur Guo Quan, le 13 novembre 2008, dans la ville de Nanjing (江苏省南京市, capitale de la province de Jiangsu, centre de la Chine). Il est actuellement détenu dans les locaux de la police de Nanjing accusé de “subversion du pouvoir de l'Etat” en raison de la publication d'articles jugés “trop radicaux” sur son blog. La police a interpellé Guo Quan à son domicile et saisi son matériel informatique. “Ce que les autorités jugent ‘trop radical' est la publication de lettres ouvertes adressées au gouvernement appelant au changement démocratique. L'arrestation de Guo Quan est une preuve supplémentaire, si besoin était, que la dictature chinoise condamne systématiquement ceux qui osent exprimer une opinion différente de celle du Parti. Nous craignons malheureusement que Guo Quan ne soit emprisonné pour longtemps, comme les 49 autres cyberdissdents que la Chine a jeté derrière les barreaux”, a déclaré Reporters sans frontières Plus tôt dans l'année, Guo Quan déjà avait été arrêté, le 18 mai 2008. Après dix jours de détention, il avait confié : “Les autorités (...) ont tenté de me soutirer des informations. Comme j'ai refusé de donner le nom de dissidents dans mon entourage, elles ont prolongé ma garde à vue”. Selon lui, le Parti communiste chinois (PCC) voulait démanteler le réseau qu'il avait mis en place pour venir en aide aux victimes du séisme de la province du Sichuan (ouest du pays), survenu le 12 mai. La semaine suivant la catastrophe, le parti démocrate Chinese New people's party, qu'il avait créé fin 2007, se réunissait quotidiennement pour organiser des collectes de sang, l'envoi de détachements militaires, et promouvoir l'ouverture aux humanitaires étrangers. Le blogueur était placé en résidence surveillée depuis le mois février 2008, après avoir appelé à la création d'un Chinese Netizen Party, le parti des net-citoyens, pour combattre la censure du réseau et des informations par les autorités. Le 4 février 2008, il avait également fait connaître sa volonté de porter plainte contre l'entreprise américaine Google, qui a banni son nom de son moteur de recherches en chinois (http://www.google.cn), obéissant à un ordre du gouvernement après la création du Chinese New People's Party. Il avait également été renvoyé de la chaire de philosophie qu'il occupait à l'université de Nanjing. Depuis lors, il publiait régulièrement des lettres ouvertes sur son blog, appelant le gouvernement à entamer des réformes démocratiques.
Publié le
Updated on
20.01.2016