Reporters sans frontières se félicite de la condamnation à dix ans de prison de Dragoljub Milanovic, ancien directeur de la Radiotélévision serbe (RTS), déclaré responsable par un tribunal de Belgrade de la mort de seize employés de la chaîne lors du bombardement de l'un de ses bâtiment par l'OTAN, le 23 avril 1999.
Le 2 avril, la police a arrêté Dragoljub Milanovic, ancien directeur de la Radiotélévision serbe (RTS), dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du Premier ministre Zoran Djindjic. Le gouvernement a indiqué qu'il "se cachait avec l'aide des membres du clan de Zemun", un groupe mafieux soupçonné d'avoir tué Djindjic. Condamné à dix ans de prison le 21 juin 2002 pour pour ne pas avoir évacué les seize employés tués lors du bombardement de la RTS en 1999, il ne s'était pas présenté à la prison de Belgrade pour purger sa peine.
________
21.06.2002 - Dix ans de prison pour l'ex-directeur de la Radiotélévision de Serbie
Reporters sans frontières se félicite de la condamnation à dix ans de prison de Dragoljub Milanovic, ancien directeur de la Radiotélévision serbe (RTS), déclaré responsable par un tribunal de Belgrade de la mort de seize employés de la chaîne lors du bombardement de l'un de ses bâtiment par l'OTAN, le 23 avril 1999. La juge, Radmila Dragicevic-Dicic, a estimé qu'il "n'a pas appliqué l'ordre d'évacuer le personnel de la RTS sur un site de réserve" et qu'il "était conscient que le bâtiment pouvait être pris pour cible et qu'une telle frappe ne manquerait pas de causer mort d'homme". Reporters sans frontières attend désormais de l'OTAN qu'elle fasse toute la lumière sur sa responsabilité dans cette affaire.
Le 23 avril 1999, dans le cadre de la campagne de frappes aériennes contre la République fédérale de Yougoslavie pendant le conflit du Kosovo, le bombardement du bâtiment de la Radiotélévision de Serbie (RTS) avait entraîné la mort de seize employés en poste cette même nuit.
Le 12 février 2001, une procédure judiciaire était ouverte à Belgrade contre Dragoljub Milanovic, l'ancien directeur de la RTS, afin de déterminer s'il était informé de l'intention de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) de bombarder le bâtiment.
Dans un rapport d'enquête rendu public le 22 novembre 2000, intitulé
"Radiotélévision de Serbie : chronique d'un martyre annoncé", Reporters sans frontières avait accusé les responsables de la RTS d'avoir sciemment laissé ses employés dans l'ignorance de l'imminence du bombardement par l'OTAN.
Parallèlement, les familles des victimes avaient porté l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). La plainte dirigée contre les dix-sept Etats membres de l'OTAN également parties à la Convention européenne des droits de l'homme (à savoir la Belgique, la République tchèque, le Danemark, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, l'Espagne, la Turquie et le Royaume-Uni) avait été rejetée par la Cour, le 19 décembre 2001. Elle a considéré dans son arrêt que la République fédérale de Yougoslavie ne relève pas de "l'espace juridique des Etats contractants" et que la Convention européenne des droits de l'homme ne s'applique pas aux actions extra-territoriales des quarante et un pays du Conseil de l'Europe qui l'ont ratifiée.
lire le rapport