Lors de la deuxième audience du procès en appel du journaliste Ali Lmrabet, le tribunal n'a pas ordonné sa libération comme l'avaient demandé ses avocats. En grève de la faim depuis le 6 mai, le journaliste s'est présenté, très affaibli, en chaise roulante au tribunal. Le procès a été mis en délibéré au 17 juin.
"Nous avons assisté, une fois de plus, à une parodie de justice", a dénoncé Reporters sans frontières.
Le 10 juin, lors de la deuxième audience du procès en appel du journaliste Ali Lmrabet, les avocats de la défense se sont retirés, considérant qu'il y avait eu " atteinte aux droits de la défense ". Le verdict du procès a, par ailleurs, été fixé au 17 juin. En grève de la faim depuis le 6 mai, le journaliste s'est présenté, très affaibli, en chaise roulante au tribunal.
" Nous avons assisté, une fois de plus, à une parodie de justice. Les autorités judiciaires semblent déterminées à prolonger le calvaire du journaliste. Qu'ont-elles donc à perdre à relâcher un homme à bout de forces, qui débute aujourd'hui sa sixième semaine de grève de la
faim ? ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 10 juin, au terme de plus de deux heures de débats, les avocats d'Ali Lmrabet, Me Ahmed Benjelloun et Me Abderrahim Jamaï, ont décidé de se retirer du procès. " Plusieurs de nos requêtes ont été rejetées, dont celle de demande de libération provisoire. Par ailleurs, une pièce à conviction (une photo du mariage du roi Mohammed VI et un article sur ce même sujet, parus dans l'hebdomadaire français Paris Match) a été retirée du dossier judiciaire ", a dénoncé Me Benjelloun, qui a précisé que le verdict avait été fixé au 17 juin. Ali Lmrabet est notamment poursuivi pour " outrage à la personne du roi " pour un photomontage, réalisé à partir de cette photo de Paris Match.
Le 5 juin, à l'issue de la première audience du procès en appel, le tribunal avait ordonné le maintien en détention du journaliste.
Ali Lmrabet, patron de deux publications satiriques - Demain magazine, un hebdomadaire en français, et Douman, sa version en arabe - et correspondant de Reporters sans frontières au Maroc, est derrière les barreaux depuis le 21 mai dernier. Accusé " d'outrage à la personne du roi ", " d'atteinte au régime monarchique " et " à l'intégrité territoriale ", il a été condamné, le même jour, à quatre ans de prison ferme, à l'interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d'amende (environ 2 000 euros). Il avait été incarcéré sur-le-champ. Le 6 mai, Ali Lmrabet avait entamé une grève de la faim pour "faire valoir (ses) droits", "faire cesser les intimidations répétées contre (son) imprimeur et d'autres disposés à imprimer (ses) journaux", et demander le respect de sa liberté de circulation. Le 26 mai, il avait été transporté d'urgence à l'hôpital Avicenne de Rabat.