Agression d'un journaliste par des militaires et interpellation d'un cameraman

Des militaires des Forces armées congolaises (FAC) ont violemment agressé Pierre-Sosthène Kambidi, reporter pour la radiotélévision Kilimandjaro et correspondant de l'organisation Journaliste en Danger. Un cameraman de la chaîne, Patrick Tshibwabwa, s'est vu confisquer sa caméra. Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude suite à ces incidents, qui témoignent de l'insécurité dans laquelle travaillent les médias dans certaines régions du pays. "On ne saurait tolérer que les auteurs d'attaques contre des journalistes bénéficient d'une quelconque impunité", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, qui a réclamé l'ouverture d'une enquête afin d'identifier et sanctionner les responsables. L'organisation a également demandé que l'outil de travail de Patrick Tshibwabwa, confisqué de manière abusive, lui soit rendu. Pierre-Sosthène Kambidi a été agressé au stade de Kanzala à Tshikapa (province du Kasaï occidental, au centre du pays), le 29 juin, par des éléments des FAC agissant sous les ordres du sous-lieutenant Masiya. Ce dernier lui aurait reproché d'être un partisan d'Etienne Tshisekedi, leader du parti d'opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Blessé à l'œil gauche, il est hospitalisé au centre médical Passy à Tshikapa. En outre, son téléphone portable et de l'argent lui ont été volés. Le journaliste tentait de venir en aide à son cameraman, Patrick Tshibwabwa, que les militaires empêchaient de filmer un match de football entre deux équipes locales. Ce dernier a été interpellé et détenu dans les cachots de l'état-major des FAC pendant trois heures, avant d'être libéré. Reporters sans frontières rappelle que Kadima Mukombe, journaliste et animateur à Kilimandjaro, avait été arrêté par des hommes des FAC, le 31 décembre 2002, après avoir critiqué des responsables militaires locaux dans son émission. Depuis, il était détenu arbitrairement à la prison centrale de Tshikapa. Emprisonné dans des conditions très difficiles, il s'est évadé en février 2003.