Le 24 mars 2004, le parquet a annoncé l'arrivée à Kiev d'un groupe d'experts internationaux pour réaliser une nouvelle expertise des "enregistrements de Melnichenko". Il a refusé pour la seconde fois la "participation civique" de cinq organisations de défense de la liberté de la presse.
Le 24 mars 2004, le parquet a annoncé l'arrivée à Kiev d'un groupe d'experts internationaux pour réaliser une nouvelle expertise des "enregistrements de Melnichenko". Par l'intermédiaire de sa porte-parole, Oxana Sokolova, le parquet a, dans une conversation téléphonique avec l'Institut des Mass Medias, refusé pour la seconde fois la "participation civique" de cinq organisations de défense de la liberté de la presse.
Reporters sans frontières déplore que le parquet ait fait le choix de l'opacité alors même que cette analyse est capitale pour établir les responsabilités dans le meurtre de Géorgiy Gongadze. L'organisation maintient toute sa vigilance quant au déroulement de l'expertise et à ses résultats.
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Reporters sans frontières, ainsi que plusieurs syndicats de journalistes et organisations de défense de la liberté de la presse, avaient demandé, le 6 février 2004, au procureur général d'Ukraine, Vassiliev Gennady, d'autoriser la société civile à contrôler la nouvelle expertise des "enregistrements de Melnichenko".
Ces enregistrements, qui auraient été réalisés dans le bureau du président Koutchma par l'ancien officier Mykola Melnichenko, impliqueraient les plus hautes autorités de l'Etat dans le meurtre de Géorgiy Gongadze, rédacteur en chef du journal en ligne pravda.com, dont le corps décapité avait été retrouvé le 2 novembre 2000.
Suite au refus du procureur général, qui a indiqué que la Constitution et le code pénal ukrainiens ne prévoyaient pas ce type de contrôle, Reporters sans frontières, l'Institut des Mass Medias, Article 19, le National Union of Journalists et la Fédération Internationale des Journalistes ont réitéré leur demande.
"Notre unique objectif est de nous assurer que cette expertise, dont l'enjeu est capital, sera menée dans la plus grande transparence en ce qui concerne l'origine de ces enregistrements, le choix du pays où elle sera réalisée, ainsi que l'expert et l'équipement. Sans ces éléments d'informations, les conclusions de cette nouvelle expertise ne seraient pas crédibles aux yeux de l'opinion publique internationale", ont écrit les cinq organisations, dans un courrier adressé à M. Gennady le 24 février.
"Au nom de l'importance de cette affaire pour la liberté de la presse et pour la réputation de l'Ukraine, nous nous permettons de réitérer notre demande. Les arguments juridiques n'ont pas représenté un obstacle lors des expertises du corps de Géorgiy Gongadze réalisées en Suisse et aux Etats-Unis. La "participation civique" que nous sollicitons aujourd'hui pourrait prendre la forme qui vous conviendrait le mieux, et qui serait compatible avec le droit ukrainien", ont ajouté les organisations.