Affaire du journaliste camerounais assassiné, Martinez Zogo : soupçons de manipulation dans l’instruction
Dans une vidéo de Reporters sans frontières (RSF), la sœur du journaliste assassiné Martinez Zogo, son avocat, ainsi que celui du chef présumé du commando incarcéré dans le cadre de cette affaire, partagent leurs inquiétudes concernant l’avancée de l’enquête.
“Ce n’est pas un dossier comme les autres.” Cette phrase prononcée par Jacques Mbuny, l’avocat du chef présumé du commando qui a enlevé, torturé puis tué le journaliste camerounais Martinez Zogo le 17 janvier dernier, RSF l’a entendue à de nombreuses reprises depuis le début de son enquête. L’identité de la quinzaine de suspects arrêtés et incarcérés – dont un homme d’affaires puissant et proche de plusieurs ministres ainsi que des membres des services de renseignements – en fait une affaire d’État. L’enquête officielle qui a démarré par une commission mixte police-gendarmerie sur instruction du président de la République Paul Biya – une procédure inédite dans le pays – est désormais dans sa phase d’instruction. Déjà deux juges se sont succédé en quelques mois.
Ces dernières semaines, plusieurs sources proches du dossier ont confié à RSF avoir des “doutes” sur la sincérité de l’enquête officielle menée conjointement par le commissaire du gouvernement et un juge militaire. Les charges retenues atténuent la responsabilité des suspects et des pièces déterminantes s’avèrent à ce jour non divulguées ou soustraites du dossier judiciaire… Dans cette vidéo, la sœur du journaliste, son avocat, et celui du chef présumé du commando Justin Danwe reviennent sur leurs craintes concernant “ce dossier pas comme les autres”.
