Adoption d'une loi sécuritaire liberticide dans le sud du pays
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Reporters sans frontières conteste le bien-fondé de certaines dispositions du décret du 19 juillet 2005, qui accorde des pouvoirs accrus au Premier ministre, Thaksin Shinawatra. L'état d'urgence a été décrété par le cabinet ministériel dans les provinces méridionales à majorité musulmane de Yala, Pattani et Narathiwat ainsi que dans celle de Songkhla, près de la frontière malaise, suite à une série d'attaques armées survenues à Yala, le 14 juillet.
"Bien que nous ne remettions nullement en cause la nécessité d'enrayer la violence endémique qui frappe le sud du pays depuis dix-huit mois, les raisons invoquées par les autorités ne justifient en rien ce décret qui restreint la liberté de la presse et les droits civils de façon préoccupante", a déclaré Reporters sans frontières.
En effet, le Premier ministre s'arroge, par ce décret, le droit de censurer la presse, de mettre les lignes téléphoniques sur écoute, d'imposer des couvre-feux, de détenir des personnes sans mandat ou encore d'interdire les rassemblements publics.
Les autorités de Bangkok reprochent aux médias de "dramatiser" et ainsi d'aggraver la situation dans ces provinces méridionales. Approuvé par le cabinet le 15 juillet, et signé par le roi Bhumibol Adulyadej le lendemain, le décret a pris effet le 19 juillet, avant même d'avoir été soumis au Parlement.
Une déclaration commune a été signée par plusieurs organisations dont la Thai Journalists Association (TJA), la Thai Broadcast Journalists Association, la National Press Council of Thailand, et la Southern Newspaper Association stipulant que "le gouvernement doit rassurer le public en résolvant rapidement le conflit dans le Sud et doit promettre la levée de l'état d'urgence une fois qu'un terme sera mis à la violence." Les organisations ont par ailleurs demandé aux autorités l'abrogation d'une loi datant de 1941 qui limite les droits de la presse dans les "situations d'urgence".
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Updated on
20.01.2016