Trois journalistes condamnés à cinq ans de prison, deux autres acquittés
Le verdict est tombé dans le nouveau procès dit de l’affaire de la “salle d’opérations de Rabaa” le 8 mai dernier. Trois journalistes ont été condamnés à cinq ans de prison tandis que trois autres ont été acquittés. Reporters sans frontières (RSF) demande la libération de tous les journalistes injustement détenus en Egypte.
Les journalistes du site d’opposition Rassd, Samhi Mostafa et Abdullah Fakharany, ainsi que le journaliste de la chaîne Amgad TV, Mohamed Adly, ont été condamnés le 8 mai dernier à cinq ans de prison dans le nouveau procès de l’affaire dite de la “salle d’opérations de Rabaa”, dans lequel sont poursuivis près de 50 individus. Il s’agit d’une peine allégée à celle reçue lors du premier verdict en avril 2015, lorsqu’ils avaient été condamnés à la prison à vie (équivalent à 25 ans de prison). Trois autres journalistes, qui avaient été également condamnés à perpétuité, ont été acquittés. Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier le fait que certains d’entre eux sont condamnés, tandis que d’autres ont pu être acquittés.
“Nous dénonçons la présence de journalistes dans des procès politiques de masse, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. Nous appelons la justice à abandonner le jugement à l’encontre des trois journalistes de ce procès, et à libérer tous les journalistes injustement détenus en Egypte”.
Parmi les acquittés figurent les journalistes Hani Salah Al-Deen, ancien directeur de la chaîne Misr 25 (affiliée aux frères musulmans) fermée en juillet 2013 par les autorités, ainsi que Mosaad al-Barbary, directeur de la chaîne pro-Frères musulmans Ahrar 25.
Ils étaient tous poursuivis pour publication de “fausses nouvelles”, incitation à la violence et au chaos et d’avoir organisé une “salle des opérations” supposée orchestrer des attaques contre le gouvernement lors des manifestations pro-Morsi sur la place Rabaa al-Adawiya le 14 août 2013. Il est possible de faire appel de la décision de justice.
D’autres journalistes et collaborateurs de médias sont jugés dans ce procès, sans que RSF n’ait pu établir le lien entre leur activité professionnelle et leur détention.
L’Egypte est l’une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes, et figure aujourd’hui à la 161ème place (sur 180) du Classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.