La fermeture de la BHRT fragiliserait gravement le pluralisme médiatique en Bosnie-Herzégovine
La situation est de plus en plus critique pour la Radio-Télévision publique de Bosnie Herzégovine (BHRT). Faute de moyens financiers suffisants, cette dernière pourrait prochainement fermer et faire de la Bosnie-Herzégovine l’unique pays européen sans service public de télévision.
La BHRT est en proie à d’importantes difficultés financières depuis plusieurs années et son modèle économique ne permet plus au média public de fonctionner. La chaîne tire ses revenus d’une taxe payée par chaque détenteur de télévision. Ce plan de financement, mis en place depuis près d’un an, est un nouvel échec. En avril, la situation du média déjà fortement endetté a atteint un seuil critique : ses revenus ont été divisés par deux et le télédiffuseur enregistre un arriéré de paiement de près de 1,3 million de marks bosniaques, soit l’équivalent de 665 000 euros auprès de l’entreprise publique d’électricité.
Au-delà des conséquences économiques pour le personnel de la chaîne, la fermeture de la BHRT priverait le pays de l’unique média national public et nuirait au pluralisme médiatique dans un pays où de nombreux médias se divisent sur des considérations ethniques et politiques tandis que la BHRT conserve une certaine neutralité.
“RSF appelle les autorités bosniaques à trouver une solution de financement durable pour sauver la BHRT, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF. Sa fermeture serait nuisible pour le paysage médiatique en Bosnie Herzégovine et priverait la population d’une source d’information publique cruciale".
Plusieurs députés européens inquiets pour l’avenir du média ont le 4 mai dernier, adressé une lettre aux parlementaires et au gouvernement de Bosnie Herzégovine, les exhortant à prendre des mesures pour sauver la chaîne.
La Bosnie-Herzégovine occupe la 65e place sur 180 pays au Classement mondial 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.