Abolition de la flagellation en Arabie saoudite : 950 coups de fouet annulés pour Raïf Badawi, mais pas sa détention abusive
L’Arabie saoudite a officiellement aboli la peine de flagellation, une sentence à laquelle le blogueur Raif Badawi, emprisonné depuis 2012, a lui-même été condamné. Reporters sans frontières (RSF) est soulagée de cette nouvelle, même si cette partie de sa peine avait été suspendue après 50 coups de fouets en 2015. Il est depuis déjà huit ans emprisonné.
Condamné à dix ans de prison et 1000 coups de fouets pour “insulte à l’islam”, Raif Badawi sera épargné des 950 coups de fouet restants. L’Arabie saoudite a annoncé l’abolition de la peine de flagellation le 26 avril pour se conformer aux normes internationales en matière de droits de l’Homme. Le blogueur est directement concerné par cette décision. Il avait reçu les cinquante premiers coups de fouet en avril 2015 mais la deuxième série initialement prévue en juin de la même année, avait été reportée, sous la pression internationale.
“Savoir que les prochaines séries de coups de fouets sont annulées et non plus seulement reportées est un véritable soulagement, mais Raif Badawi continue de vivre un enfer car il lui reste encore deux ans de prison à purger, déclare Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient à Reporters sans frontières (RSF). Alors que ce 18 juin marquera ses huit ans de détention, l’Arabie saoudite devrait aller jusqu’au bout de sa démarche en le libérant ainsi que les autres journalistes arbitrairement détenus.”
Les informations sur ses conditions de détention sont peu précises et contradictoires. Selon des fuites, il aurait été placé en isolement en décembre et transporté à l’hôpital en mars en raison d’une grève de la faim, mais les autorités et l’administration pénitentiaire n’ont jamais confirmé ni infirmé ces informations.
Plus inquiétant encore, les contacts avec l’extérieur sont rares et régulièrement rompus. Il y a deux semaines, l’épouse de Raif Badawi, Ensaf Haidar, a été informée par le blogueur, par téléphone, qu’il était désormais autorisé à la contacter deux fois par semaine. Néanmoins, elle est sans nouvelles depuis. Leur dernier échange remontait au mois de février.
L’Arabie saoudite occupe la 170e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.