72eme anniversaire de Win Tin

Le 12 mars 2002, le journaliste et membre de la Ligue nationale pour la démocratie, U Win Tin, s'apprête à célébrer son soixante-douzième anniversaire en détention. Selon les informations réunies auprès de Paulo Sergio Pinheiro, le rapporteur spécial des Nations unies pour le Myanmar, et d'anciens prisonniers politiques birmans, Win Tin est actuellement soigné à l'hôpital général de Rangoon où il a été opéré d'une hernie. Il risque ensuite d'être de nouveau placé en détention à la prison d'Insein. Bien que son état général soit stable, son retour en prison pourrait mettre sa vie en péril. Win Tin a souffert, au cours de ses treize années de détention, d'hypertension artérielle, de diabète et de spondylite (inflammation des vertèbres). Reporters sans frontières (RSF) et la Burma Media Association (BMA) demandent la libération de Win Tin pour raisons médicales. Les deux organisations, craignant qu'une nouvelle incarcération n'aggrave la santé fragile du journaliste, espèrent que les autorités birmanes feront preuve de compassion vis-à-vis d'un homme de soixante-douze ans, malade, et qui vient de passer les treize dernières années de sa vie en prison. En effet, les conditions sanitaires dans la principale prison du pays, où plusieurs prisonniers politiques sont morts au cours des dernières années, ne sont pas du tout adaptées à l'état de santé du journaliste. A l'occasion du soixante-douzième anniversaire de Win Tin, RSF a adressé à l'ambassade de Birmanie en France une pétition en faveur du journaliste signée par plus de 2 500 personnes et rappellera la situation du journaliste lors de son intervention orale devant la prochaine session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies. Par ailleurs, des dizaines de médias européens, parrains de Win Tin, évoqueront la situation du journaliste à l'occasion de son anniversaire. Ancien rédacteur en chef du quotidien Hanthawathi et vice-président de l'association des écrivains de Birmanie, Win Tin est détenu depuis le 4 juillet 1989. Il a été condamné à une peine totale de vingt ans de détention, notamment pour avoir adressé au rapporteur des Nations unies pour la Birmanie, un document contenant des informations sur les conditions de détention et les mauvais traitements infligés aux détenus de la prison d'Insein. A la connaissance de RSF, au moins dix-sept professionnels des médias sont toujours détenus en Birmanie. L'organisation est notamment très inquiète du sort du journaliste Sein Hla Oo dont la peine s'est achevée en août 2001 mais qui n'a toujours pas été libéré.