États-Unis : 11 ans après l'enlèvement du journaliste Austin Tice, RSF demande à l'administration Biden d'obtenir sa libération immédiate

Austin Tice a été fait prisonnier le 14 août 2012 à un poste de contrôle près de Damas, alors qu'il couvrait la guerre civile en Syrie pour le compte de plusieurs médias. On est sans nouvelles de lui depuis son enlèvement, mais, l’année dernière, le président Joe Biden a déclaré que le gouvernement américain savait “avec certitude qu'il était détenu par le régime syrien” et a appelé Damas à coopérer aux efforts visant à le libérer.

Le gouvernement américain n'a pas encore fait de progrès significatifs pour le ramener chez lui aux États-Unis. Toutefois, l'administration Biden a récemment tenté de réaffirmer son engagement dans l’affaire Austin Tice. “Nous sommes pleinement impliqués dans le dossier d’Austin : nous coopérons avec la Syrie et avec des pays tiers afin de trouver un moyen de le ramener chez lui. Et nous ne relâcherons pas nos efforts tant que nous ne l'aurons pas fait”, a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken, lors d'un événement organisé par RSF le 3 mai, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Il a également salué le courage de la famille d'Austin et a souligné le soutien continu de l'administration pour la libération de journalistes américains tels qu'Austin Tice et Evan Gershkovich.

Lors du discours qu'il a prononcé en avril à l'occasion du dîner des correspondants de la Maison Blanche, le président Biden a rendu hommage à Austin Tice et à sa mère, Debra. Selon lui, Austin Tice est détenu “pour avoir montré au monde le coût de la guerre. C'est scandaleux. Et nous ne cesserons pas nos efforts pour le chercher, le trouver et le ramener chez lui”.

“Le président Biden doit joindre le geste à la parole et prendre toutes les mesures possibles pour qu’Austin puisse rentrer dès que possible, et pas seulement pour le bien d'Austin. La détention injustifiée d'un journaliste, où que ce soit, compromet la sécurité du journalisme partout dans le monde.”

Clayton Weimers

Directeur du bureau américain de RSF

Austin Tice, aujourd'hui âgé de 42 ans, est un capitaine vétéran du corps des Marines, diplômé de l'Université de Georgetown en relations internationales, un Eagle Scout (grade le plus élevé des Boy Scouts) et bénéficiaire d’une bourse nationale au mérite. Il devait entamer sa dernière année à la faculté de droit de Georgetown à l'automne 2012, après avoir fini le reportage sur le conflit syrien qu’il réalisait cet été-là. Son travail a été publié par McClatchy News, The Washington Post, l’Associated Press, l’Agence France-presse , et diffusé sur CBS, NPR et BBC. Austin Tice a reçu en 2012 le prix du Président de McClatchy Newspaper et le prix George Polk du meilleur reportage de guerre.

RSF travaille en étroite collaboration avec la famille d'Austin Tice, notamment avec ses parents Marc et Debra, qui se battent sans relâche pour la libération de leur fils. Depuis 2015, RSF s'est associé au Washington Post, au New York Times, à USA Today, à McClatchy et à d'autres médias dans le cadre de la campagne pour sa libération. L'année dernière, à l'occasion du 10e anniversaire de son enlèvement, RSF s'est associé au Washington Post pour relancer la campagne #BringAustinHome. RSF continue de réclamer auprès du  gouvernement américain qu’il fasse du cas d'Austin Tice une priorité.

La Syrie occupe la 175e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, sur un total de 180 pays.