Élection présidentielle au Brésil : une journaliste dans l’œil du cyclone après la parution d’une enquête sur les biens immobiliers de la famille Bolsonaro
Exclusif. Depuis le début de la campagne pour les élections brésiliennes des 2 et 30 octobre, Reporters sans frontières (RSF) passe au crible chaque semaine plus d’une centaine de comptes Twitter et Facebook de journalistes, d’autorités publiques et de candidats aux élections pour mieux comprendre l’origine et l’organisation de la dissémination de la haine en ligne contre la presse. Lors de la troisième semaine de campagne, la journaliste Juliana Dal Piva a été la cible d’attaques en ligne après la parution d’une enquête explosive sur le patrimoine du clan Bolsonaro.
Entre le 29 août et le 4 septembre, troisième semaine de la campagne électorale, Reporters sans frontières (RSF) et le Laboratoire d’études sur l’image et la cyberculture (Labic) ont enregistré près de 34 000 attaques contre la presse brésilienne sur Twitter. Un nombre nettement inférieur à celui enregistré au cours de la deuxième semaine (2 800 000 attaques) – qui avait été marquée par les interviews et le débat des candidats à l’élection présidentielle – mais qui montre le caractère systématique des agressions contre les journalistes.
Le hashtag #Globolixo (#GloboPoubelle) qui vise la plus puissante chaîne d’information du pays, la TV Globo, caracole toujours en tête des insultes les plus reprises devant #CNNLixo (#CNNPoubelle). La journaliste Vera Magalhães continue de recevoir un grand nombre de messages violents sur Twitter, après l’agression verbale du président-candidat Jair Bolsonaro lors du débat sur la chaîne TV Bandeirantes, le 28 août. Parmi les autres journalistes les plus attaqués figurent Eliane Cantanhêde (Globonews / Estadão), Andreia Sadi (Globonews), Fernando Mitre, Mônica Bergamo (Folha de SP), Miriam Leitão (O Globo/Globonews), Ricardo Noblat (Metrópoles), Reinaldo Azevedo (Folha de SP) et Gabriela Prioli (CNN Brasil).
La cible de la semaine
Lors de cette troisième semaine de campagne électorale, la journaliste Juliana Dal Piva a été la cible d’une centaine d’agressions sur Twitter, après avoir signé, le 30 août, pour le portail d’information UOL, une enquête révélant qu’au moins 51 propriétés appartenant à la famille Bolsonaro ont été achetées en argent liquide depuis les années 1990. Ces révélations ont eu un énorme impact dans le pays et provoqué ce déferlement d'insultes et de menaces contre la journaliste. Juliana Dal Piva est une reporter chevronnée et a déjà publié par le passé des enquêtes révélant la corruption au sein du clan Bolsonaro, lui valant d’être régulièrement visée par des attaques nauséabondes et misogynes. Sur Twitter, RSF a observé des tentatives récurrentes de discréditer son travail et le partage massif de fausses informations à son égard.
Comme lors de la deuxième semaine, les comptes Twitter les plus virulents identifiés par RSF et le Labic cette semaine (@antonioalvespho, @theoneto18, @paulodmathias) déclarent tous les trois ouvertement leur soutien à Jair Bolsonaro.
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