Égypte : la journaliste Solafa Magdy victime de harcèlement en prison
La journaliste égyptienne Solafa Magdy subit depuis plusieurs mois des pressions répétées en prison alors que son état de santé se dégrade fortement. Reporters sans frontières (RSF) réitère son appel à la libérer afin qu’elle puisse notamment recevoir tous les soins médicaux nécessaires.
Elle vient de fêter son 34e anniversaire derrière les barreaux. La journaliste Solafa Magdy, emprisonnée en Égypte depuis le 26 novembre 2019 pour “appartenance à un groupe terroriste” et “diffusion de fausses nouvelles”, subit des pressions psychologiques et du harcèlement répété depuis de longs mois. Ce samedi 30 janvier, ses avocats ont saisi la justice de son pays pour dénoncer des violations impliquant différents individus liés à l’administration pénitentiaire.
Selon le rapport transmis par sa défense, la journaliste a été victime de chantage : en échange de sa libération, il lui a été demandé de travailler comme informatrice. “Quand je lui ai dit que je ne le ferais pas, il m’a menacée de ne jamais me laisser revoir mon fils, mais aussi mon mari (lui-même emprisonné, ndlr)”, témoigne-t-elle dans le document.
Lors de sa dernière audience le 19 janvier dernier, à l'issue de laquelle sa détention provisoire a été prolongée, la journaliste raconte également avoir subi des fouilles au corps et avoir été forcée de se dénuder. Son état de santé suscite également de vives inquiétudes : Solafa Magdy a constaté avoir des saignements au niveau de l'utérus, des symptômes similaires à ceux qu’elle avait avant de se faire retirer une tumeur en 2017.
Sa mère a exprimé sa profonde tristesse et inquiétude. Venue lui rendre visite le 27 janvier, peu avant son anniversaire, elle lui avait apporté un bouquet de fleurs, que l’administration carcérale a refusé de lui transmettre : “J’ai le cœur brisé (...), j’ai peur pour toi”, a-t-elle publié sur son compte Facebook.
“Il est grand temps que le calvaire de Solafa Magdy cesse, dénonce la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. Une seule et unique réponse s’impose devant ces témoignages particulièrement inquiétants : sa libération immédiate et sa prise en charge médicale urgente ! La journaliste ne représente en rien une menace pour la sécurité du pays et son maintien en détention est injustifié."
L’Egypte occupe la 166e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.