Égypte : “Débloquez les sites d’information et libérez les journalistes”, déclare RSF
Les autorités égyptiennes entament, à partir du mardi 5 juillet, des consultations nationales avec des acteurs de la société civile et des membres de l’opposition en vue d’une éventuelle réforme de libéralisation de la vie politique. Reporters sans frontières (RSF) appelle à concrétiser les réformes discutées en débloquant les sites Internet et en libérant les journalistes.
“Les autorités égyptiennes ont l’occasion de prouver qu’elles peuvent tenir leur parole en matière de liberté de la presse, déclare la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. Ce dialogue national doit aboutir à des résultats concrets comme débloquer les sites d’informations et libérer tous les journalistes et blogueurs.”
Abdel Fattah Al-Sissi avait déclaré 2022 “année de la société civile”. Ce mardi 5 juillet 2022, le gouvernement égyptien ouvre le “Dialogue national”. L’objectif est d’entamer des consultations avec des membres de l’opposition et des acteurs de la société civile pour introduire “une réforme politique”, selon la presse locale.
Six journalistes figurent parmi les dix-neuf membres du conseil : Jamal El-Keshky (rédacteur en chef du magazine Al-Ahram Al-Arabi) ; Abdel Azim Hammad (ex-rédacteur en chef des quotidiens Al-Shorouk et Al-Ahram) ; Emad El Din Hussein (rédacteur en chef d’Al-Shorouk) ; Fatma El-Sayed Ahmed (journaliste indépendante et écrivain) ; Mohamed Salmawy (écrivain et éditorialiste, notamment pour le quotidien Al-Masry Al-Youm) ; Mahmoud Alam El-Din (journaliste indépendant et professeur de journalisme à l’Université du Caire).
Ce “dialogue national” s’inscrit dans la droite ligne de la “Stratégie nationale pour les droits de l’Homme”, un plan quinquennal pour les droits humains lancé le 11 septembre. RSF avait appelé le gouvernement à commencer par libérer l’ensemble des journalistes actuellement détenus pour faire preuve de sincérité dans son engagement. Pourtant, l’organisation ne relève aucune amélioration notable à ce jour. Au total, 22 journalistes sont actuellement emprisonnés. Seuls cinq ont été libérés tandis qu’un journaliste a été placé en détention. La justice a également condamné les blogueurs Mohamed Oxygen et Alaa Abdel Fattah, mais aussi les journalistes Hisham Fouad et Alia Awad à des peines allant de trois à quinze ans de prison.