Prédateur
NGUYEN Phu Trong
Secrétaire général du Parti communiste vietnamien depuis le 19 janvier 2011
Prédateur depuis son arrivée au pouvoir
Vietnam, 175e/180 au Classement de la liberté de la presse 2021
MODE DE PRÉDATION : atavisme totalitaire
Nguyen Phu Trong connaît plutôt bien le métier de journaliste, puisqu’il l’a exercé durant une large partie de sa carrière. Du moins en connaît-il l’acception vietnamienne : dans le pays, si l’on compte des milliers de journaux, de magazines, de chaînes de télévision, de portails d’information, il n’existe qu’un seul rédacteur en chef, à savoir le chef du département central de la propagande du Parti communiste du Vietnam (PCV) - lequel reçoit ses ordres directement du secrétaire général, Nguyen Phu Trong.
Ce dernier a le profil du parfait apparatchik, qui a gravi les échelons du parti pour se hisser à la tête de l'assemblée nationale en 2006, puis à la tête du politburo cinq ans plus tard. Mais le “camarade Nguyen” s’est aussi imposé comme une redoutable tacticien, usant de méthodes machiavéliques pour imposer sa ligne conservatrice au sein de l’État-Parti et reproduire l’atavisme totalitaire du PCV. Ainsi, les publications spécialisées, qui se faisaient traditionnellement l’écho des débats idéologiques et pragmatiques qui existaient au sein du Parti, ont-elles été radicalement mises au pas à partir du deuxième mandat de Nguyen Phu Trong, en 2016.
En même temps, ce dernier a mis en place un système de répression absolument implacable pour faire face à la montée en puissance d’une société civile en mal d’informations fiables, en particulier sur internet. Le chef du PCV dispose pour cela d’un appareil policier et judiciaire aux ordres : il pourchasse blogueurs et journalistes indépendants au motif d’articles du Code pénal qui punissent, entre autres, celles et ceux qui osent “abuser de leurs libertés démocratiques". Tout un programme.
CIBLES DE PRÉDILECTION : ceux qui refusent la propagande
Lieu privilégié de la diffusion d'informations indépendantes et d’opinions divergentes de la ligne du Parti, internet est devenu la cible centrale des attaques de Nguyen Phu Trong - et plus spécialement de la Force 47, une unité de cyber-trolls tout à ses ordres.
Les premières victimes sont les blogueurs et cyberdissidents, qui se sont emparés de la toile au tournant des années 2010, et sont l’objet, depuis 2016, d’arrestations en masse et de condamnations à des peines de prison extrêmement lourdes. Plus d’une trentaine d’entre eux croupissent dans les geôles du pays, dans des conditions absolument indignes.
Le pouvoir de Nguyen Phu Trong cible aussi les journalistes du pays qui ont, comme lui, fait leurs armes dans la presse officielle, mais qui, à sa différence, ne supportaient plus de recracher la propagande du politburo et se sont attachés à travailler à l’établissement d’une presse libre. Ainsi, une vague d'arrestations à visé plusieurs d’entre eux à partir de 2020, parmi lesquels la lauréate du Prix RSF 2019, Pham Doan Trang.
DISCOURS OFFICIEL : haro sur le pluralisme
“Sous ma direction, le comité central du Parti jure de continuer à combattre fermement l’expression du pluralisme politique.” (26 janvier 2021, devant le congrès du PCV.)
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