Démocratie libérale depuis le début des années 1990, la Mongolie respecte globalement les principes de liberté et de pluralisme des médias, bien que sa réglementation ne dispose toujours pas d'une protection juridique de base pour la confidentialité des sources et que des lois imparfaites sur la diffamation encouragent les poursuites abusives contre les journalistes, incitant à l'autocensure.
Paysage médiatique
En Mongolie, la télévision est le média le plus populaire, représentant au moins 60 % du marché. Le Mongolian National Broadcaster, le seul groupe de médias de service public, comprend chaînes de télévision, stations de radio et sites d’information, et jouit de la plus grande audience du pays. Les quotidiens les plus populaires sont Unuudur (Today), Udriin sonin (Daily News) et Zuunii Medee (Century News). Dans le même temps, l'agence de presse Montsame, qui compte six journaux dans différentes langues, reste la propriété de l'État malgré la loi de 1998 sur la liberté des médias, qui stipule que l'agence doit être transformée en un radiodiffuseur de service public et que l'État ne doit pas posséder de médias.
Contexte politique
La propriété des médias mongols est très concentrée et manque de transparence. Qu'ils soient détenus par des particuliers ou par l'État, la plupart d’entre eux affichent ouvertement leur affiliation au gouvernement ou aux partis politiques. La capacité des médias à fonctionner de manière indépendante est limitée par la pression des politiciens.
Cadre légal
Plus de la moitié des procès en diffamation en Mongolie sont intentés contre des journalistes et des médias. Des sanctions financières sévères les contraignent à s'autocensurer et freinent le développement des médias indépendants et d'investigation. De nombreux cas de journalistes accusés de diffuser de fausses informations sont basés sur des pétitions et des plaintes émanant de hauts responsables politiques, de membres du Parlement, de fonctionnaires ou d'agences gouvernementales.
Contexte économique
Pour un marché de seulement 3 millions d'habitants, il existe plus de 260 médias, pour la plupart privés. Les propriétaires des médias mongols ne s'engagent pas dans le secteur uniquement pour le profit. Ils s’en servent également comme un outil pour exprimer leurs préférences politiques et protéger leurs intérêts économiques. La faible rémunération et la charge de travail élevée des journalistes les conduisent à accepter d’être payés pour produire certains contenus, ce qui nuit à la confiance du public dans les médias.
Contexte socioculturel
Les Mongols se méfient généralement des médias en raison de préoccupations concernant la qualité du contenu et du traitement des événements politiques majeurs. Selon une enquête menée par RSF en 2016, la radio et la télévision publique nationale mongole jouissent de la plus grande crédibilité avec un taux de confiance de 44 %, par rapport aux quotidiens (10 %) et aux sources d'information en ligne (5 %).
Sécurité
De nombreux journalistes mongols font l'objet de menaces, de pressions ou d'insultes liées à leur travail, et plusieurs cas de harcèlement et de violence ont été signalés.