Amérique
Guatemala
-
Classement 2024
138/ 180
Score : 42,28
Indicateur politique
138
33.57
Indicateur économique
120
38.13
Indicateur législatif
104
57.24
Indicateur social
137
46.67
Indicateur sécuritaire
151
35.78
Classement 2023
127/ 180
Score : 48,12
Indicateur politique
140
42.64
Indicateur économique
124
40.09
Indicateur législatif
81
64.15
Indicateur social
113
57.58
Indicateur sécuritaire
151
36.15

La liberté de la presse est garantie par la Constitution, mais ce droit est régulièrement bafoué par les autorités ou les acteurs politiques. Les journalistes et les médias qui enquêtent sur la corruption et la violation des droits humains, ou qui émettent un avis critique sont victimes de campagnes de harcèlement et de poursuites pénales.

Paysage médiatique

Au Guatemala, il existe une grande diversité de médias privés, alternatifs et, dans une moindre mesure, publics. Bien que la création ou le fonctionnement d’un média ne rencontre aucun obstacle, l’absence d’une instance de régulation dédiée aux stations de radio communautaires leur vaut d’être régulièrement considérées comme illégales et d’être fermées. La crise économique qui sévit depuis quelques années a favorisé la création de médias d’investigation indépendants en ligne et d’autres plateformes d’information. La persécution politique et économique du journalisme indépendant a entraîné une large conversion au numérique des principaux médias imprimés du pays.

Contexte politique

Le Guatemala traverse une crise sociopolitique depuis 2016, ce qui a entraîné une hausse des agressions contre les journalistes qui critiquent l'État et a suscité un vrai problème de musèlement de la presse. Les enquêtes sur la corruption, les violations des droits humains ou les pratiques illicites d'entreprises privées, ont fait des reporters la cible d'attaques multiples.

Cadre légal

La liberté d’expression est garantie par la Constitution et la “loi sur l’émission de la pensée”, qui a valeur constitutionnelle. En 2008, le Congrès a approuvé la loi sur l’accès à l’information publique afin d’en faciliter l’utilisation par les médias, mais elle est régulièrement bafouée par les différentes autorités. Ces dernières années ont vu des tentatives de criminaliser les critiques de l’État sur Internet, mais ces projets de loi doivent encore être débattus au Congrès. En parallèle, les poursuites judiciaires et la censure envers les journalistes, via des décisions de justice, n’ont cessé d’augmenter. Alors que seuls trois professionnels sont emprisonnés, il est à craindre qu’il y en ait davantage à l’avenir, compte tenu des stratégies de harcèlement judiciaire en cours dans le pays.

Contexte économique

La situation économique du pays et la baisse des revenus publicitaires ont obligé de nombreuses rédactions à procéder à d’importantes réductions de personnel et à privilégier les contenus en ligne, dont certains sont payants. La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation, entraînant la disparition de la version papier de La Hora, qui n’existe plus à présent que sous sa forme numérique. La persécution envers le fondateur d'elPeriódico a également contraint le journal à licencier une grande partie de ses employés et à cesser la diffusion de sa version papier.

Contexte socioculturel

En dépit des discours stigmatisants des autorités à l’égard de la presse, la population accorde une grande confiance aux journalistes, notamment pour leurs enquêtes. Toutefois, certains médias et reporters ont vu leur crédibilité mise en cause du fait de leurs affinités avec le gouvernement ou de leur ligne éditoriale sur les droits des femmes, l’égalité des sexes et, plus généralement, les droits humains. La couverture médiatique est de plus en plus restreinte, notamment dans certains espaces publics où les journalistes critiques sont interdits d’accès.

Sécurité

La sécurité des journalistes s’est dégradée ces dernières années. Le gouvernement Arévalo s'est engagé à développer une politique publique de protection aux journalistes. Ils sont, le plus souvent, victimes de campagnes de diffamation, de harcèlement policier, et d’agressions verbales et physiques. Craignant pour leur vie ou celle de leur famille, de nombreux journalistes sont forcés à l’exil. Ils font également l’objet de procédures arbitraires, à l’instar du fondateur du quotidien elPeriódico, Jose Rubén Zamora. Sa condamnation à six ans de prison a été annulée en appel, en octobre 2023, en raison d'irrégularités de procédure, mais il est toujours en prison, dans l’attente d’un nouveau procès. 

Exactions en temps réel au Guatemala

Baromètre
Tués depuis le 1er janvier 2024
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
0
Détenus à ce jour
2 journalistes
1 collaborateurs des médias
3