Pourquoi l’Indonésie doit libérer les journalistes Valentine Bourrat et Thomas Dandois
Organisation :
Après près de 70 jours de détention, l’annonce officielle est tombée : le procès des deux journalistes Valentine Bourrat et Thomas Dandois se tiendra, lundi 20 octobre, en Papouasie.
Malgré de nombreux appels et une pétition initiée par Reporters sans frontières et le comité de soutien de Valentine Bourrat et Thomas Dandois, signée par plus de 8 000 personnes à travers le monde, le parquet indonésien a décidé, le 14 octobre 2014, de la tenue d’un procès. Reporters sans frontières exhorte la justice indonésienne, désormais en charge du dossier, à prononcer leur relaxe dans les plus brefs délais. Appelés à comparaître devant le tribunal de Jayapura, capitale de la Papouasie occidentale, le 20 octobre prochain, les deux journalistes sont accusés d’“usage abusif de visa d’entrée”, une violation pour laquelle ils encourent une peine de prison ferme. Habituellement, les reporters se trouvant dans une situation similaire sont simplement expulsés du territoire indonésien.
Reporters sans frontières demande à nouveau aux autorités indonésiennes un geste fort en faveur des journalistes français Valentine Bourrat et Thomas Dandois. L’Indonésie ne peut prétendre à un statut de “troisième démocratie du monde” sans le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme. Alors que le pays a pris la présidence du Global Government Partnership, qu’il s'apprête à participer au 10ème sommet Asie-Europe (ASEM) en Italie et au G20 en Australie, ce dernier aurait tout à gagner à montrer son attachement à la liberté de l’information et aux droits fondamentaux et universels que constituent le droit d’informer.
Figurant parmi les derniers signataires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en 2006, l’Indonésie ne peut pas ignorer les observations du Comité des droits de l’homme des Nations unies. Dans son observation générale N°34, adoptée en 2011, le comité rappellait notamment qu’il est contraire au Pacte “de restreindre la liberté de circulation des journalistes et des personnes qui enquêtent sur la situation des droits de l’homme à l’intérieur de l’État partie (y compris dans les zones touchées par un conflit, les sites de catastrophes naturelles et les endroits où des violations des droits de l’homme sont dénoncées”.
Reporters sans frontières rappelle que dans le cadre des examens périodiques universels du Conseil des droits de l’homme, l’Indonésie s’est engagée en 2012 à “assurer des actions en justice justes et équitables”.
L’Indonésie figure au 132e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en 2014, en raison notamment du manque de transparence et du contrôle de l’information en Papouasie.
Publié le
Updated on
20.01.2016